Amende pour Uber qui a menti sur les revenus de ses chauffeurs

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 20 janvier 2017 à 6h34
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cc/pixabay - © Economie Matin
60 MILLIARDS €Uber dépasse les 60 milliards d'euros de capitalisation.

Décidément, le groupe Uber est un abonné des tribunaux, des plaintes et des condamnations. En France le géant des VTC fait face à la grogne des taxis et, désormais, de ses propres chauffeurs alors que partout dans le monde des enquêtes sont ouvertes contre ses services. Aux Etats-Unis, berceau d’Uber, les plaintes et les amendes se succèdent.

Des annonces alléchantes sur Craiglist

Pour recruter des chauffeurs, Uber a recours au site de petites annonces le plus connu des Etats-Unis, Craiglist. Un site polyvalent où les Américains cherchent des emplois, vendent des objets et peuvent également organiser des rencontres. Ce sont les annonces d’Uber qui ont attiré l’intention de la Federal Trade Commission, l’Antitrust américaine.

Sur Craiglist, Uber donnait les montants théoriques qu’un chauffeur pouvait gagner chaque heure, des montants très élevés alors qu’aux Etats-Unis seulement quelques Etats ont un salaire minimum qui ne dépasse souvent pas les 10 dollars de l’heure. L’annonce d’Uber sur Craiglist pour Boston, par exemple, affichait un salaire de 25 dollars de l’heure et même 29 dollars pour San Francisco.

De quoi attirer de potentiels chauffeurs mais ces derniers auraient été floués.

Des salaires impossibles et un plan de location de voiture trop cher

Selon la FTC, les annonces d’Uber auraient été fausses : à Boston moins de 10 % des chauffeurs réussissent à gagner 25 dollars de l’heure. Pour San Francisco, moins de 20 % des chauffeurs atteignent le niveau de rémunération affiché par le groupe de Travis Kalanick. Un mensonge, donc, qui a conduit à une enquête de la FTC dès 2015 et un accord amiable ce mois de janvier 2017.

La FTC reproche donc à Uber d’avoir tout simplement menti concernant les salaires de ses chauffeurs mais pas seulement : elle reproche au groupe de flouer ses chauffeurs par le biais de son programme de location longue durée.

Uber offre en effet aux chauffeurs qui le désirent ses propres véhicules en « leasing », soit en location longue durée. Comme toute entreprise qui fait de la LDD, Uber applique des intérêts sur cette location mais, selon la FTC, les intérêts pratiqués par Uber sont plus élevés que ceux pratiqués ailleurs pour le même profil. Uber présente néanmoins son service de LDD comme « le meilleur service de financement » ce qui s’avère, là aussi, être un mensonge.

Uber va donc payer 20 millions de dollars d’amende et va devoir vérifier ses annonces afin d’éviter de faire de la publicité mensongère.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio