Uber : encore un impôt ridicule en France grâce à l’optimisation fiscale

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 18 août 2022 à 10h09
Uber Chauffeur Operation Secudtion 1
@shutter - © Economie Matin
17,5 MILLIARDS $Uber en 2021 a enregistré un chiffre d'affaires mondial de 17,5 milliards de dollars.

Après que les « Uber Files » ont dévoilé le lobbying agressif qu’Uber a mené en France, et notamment auprès d’Emmanuel Macron alors ministre de l’Économie, pour pouvoir s’implanter, Capital dévoile que le groupe californien continue ses pratiques d’optimisation fiscale. En 2021, encore une fois, le montant de l’impôt payé est ridicule…

Uber : un chiffre d’affaires en France loin de la réalité

Difficile d’y croire : Uber France SAS, l’entité du spécialiste des VTC qui se charge des classiques trajets en voiture, a déclaré un chiffre d’affaires de 56,9 millions d’euros en 2021. C’est très peu, surtout lorsqu’il est comparé au chiffre d’affaires mondial : 17,5 milliards de dollars. La France, en suivant cette logique, ne représenterait donc que 0,3% de son chiffre d’affaires. Mais ce n’est pas le cas.

Si Uber a déclaré un tel chiffre d’affaires ridicule, c’est grâce à son montage fiscal : lorsqu’un client opte pour Uber, les revenus sont déclarés… par Uber BV aux Pays-Bas, où l’entreprise dispose d’une meilleur fiscalité et paye donc moins d’impôt pour maximiser ses revenus. En France, selon Capital, seulement les activités « marketing, assistance et support » sont déclarées.

7 millions d’euros d’impôt pour Uber en 2021

Grâce à ce montage fiscal bien connu, le principe étant le même que ceux utilisés par les géants de la tech américains comme Amazon (au Luxembourg) ou Apple (en Irlande), Uber France aura réussi à ne payer que 7 millions d’euros d’impôt au fisc français.

Et Capital dévoile également que le même principe s’applique à Uber Eats, la filiale de livraison de repas à domicile du géant. Uber Eats France SAS a, certes, déclaré un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros pour l’année 2021… mais un bénéfice net quasiment nul. Les gains sont également envoyés vers les Pays-Bas, permettant à Uber Eats France de ne payer quasiment aucun impôt.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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