Rentrée : comment ne pas se laisser envahir par le stress ? (2/2)

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Par Valérie Graylen Modifié le 17 septembre 2012 à 4h07

Il faut tout d'abord renforcer sa sérénité au travail. Cela commence par préserver notre vie privée de "l'envahissement" par le travail : s'il est illusoire de prétendre compartimenter de manière totalement "étanche" notre vie privée et notre vie professionnelle (les soucis que nous rencontrons au travail nous "poursuivent" à la maison, de manière parfois inconsciente, et il en va de même pour nos soucis personnels au travail), certains comportements peuvent néanmoins favoriser une meilleure articulation de ces deux pans essentiels et constitutifs de notre vie.

Quelques exemples : prendre soin d'éteindre notre téléphone et/ou notre ordinateur sitôt la journée de travail terminée, essayer d'adapter nos horaires de travail à notre vie privée : commencer à travailler plus tôt (ou plus tard) le matin, pour rentrer plus tôt (ou plus tard) le soir, prendre de l'avance sur notre travail quand personne ne nous attend à la maison, pour pouvoir plus facilement nous libérer et nous accorder du temps pour nos loisirs ou nos proches. Penser aussi à se ménager des moments à soi, loin de notre environnement de travail, lors de la pause déjeuner par exemple : préférer déjeuner "en ville", seul ou avec des amis, ou chez soi en famille, plutôt qu'au restaurant d'entreprise.

Il faut encore adopter une attitude avenante et bienveillante envers l'ensemble de notre entourage professionnel : la rentrée peut être l'occasion de nouer de nouveaux contacts, d'aller vers des personnes "nouvelles" à qui nous n'avions jamais adressé la parole. La convivialité est un facteur essentiel de défense contre le stress au travail, elle nous protège au quotidien en nous apportant le "soutien social" dont nous avons tous besoin, et sans lequel il nous est impossible de nous épanouir durablement.

Pour cela, il est important de veiller à reconnaître la qualité du travail des autres, qui ne manqueront pas, espérons-le, de louer en retour la qualité du notre. Le manque de reconnaissance de la qualité du travail de chacun est un facteur de stress majeur et insuffisamment pris en considération dans le monde du travail actuel : nous avons tous besoin que quelqu'un nous dise que ce que nous faisons est "bien", ou "beau". Même si nous sommes intimement persuadés que nous faisons du bon travail, sans le jugement d'autrui, ce sentiment risque fort de s'étioler et de perdre son pouvoir protecteur pour notre estime de soi.

Ne pas hésiter à investir les tâches qui nous donnent du plaisir, celles pour lesquelles nous avons des compétences, un "talent" particulier, et considérer les autres tâches avec philosophie : il est illusoire de s'imaginer que certains ne font "que ce qui leur plaît", nous devons tous accomplir des tâches ennuyeuses et monotones, et ces tâches nous permettent d'apprécier d'autant plus le travail qui nous intéresse.

Cela parait évident mais il faut aussi prendre du temps pour organiser plus efficacement notre travail, et ainsi libérer notre esprit de certaines contraintes : cette période de rentrée peut être propice à effectuer les rangements ou les tris que nous remettions sans cesse à plus tard, jeter certains dossiers inutiles qui encombrent nos armoires, mettre à jours nos calendriers, nos agendas, pour mieux nous lancer dans de nouvelles perspectives, dans de nouveaux projets professionnels.

Autre élément essentiel : ménager notre corps au travail. La rentrée au travail, c'est aussi "la rentrée du corps", un corps épanoui qui saura faire face plus efficacement aux agressions du monde du travail. Ainsi, la rentrée peut être l'occasion de prendre (ou de reprendre) certaines habitudes que nous avions mises en sommeil pendant les vacances. Pour cela, ne pas hésiter à pratiquer régulièrement un sport, ou, à défaut, la marche à pied (privilégier la marche à certains transports). Le sport, en plus de ses bienfaits reconnus pour notre santé et notre équilibre, représente un moment privilégié pour "déconnecter" notre esprit du travail, et laisser nos pensées "vagabonder" loin des soucis du bureau.

Pendant la journée, il faudra encore se ménager quelques moments pour se relaxer et respirer profondément, lentement et régulièrement, en concentrant nos pensées sur les bienfaits d'une telle respiration : apport d'oxygène dans l'ensemble de notre corps, accroissement ou apparition d'un sentiment de bien-être etc.

On ne le dira jamais assez mais il est également essentiel de se contraindre à adopter des rythmes de vie et des habitudes alimentaires "saines" : se nourrir de manière équilibrée, prendre le temps de manger : engloutir son repas rapidement, sans mastiquer suffisamment et convenablement la nourriture, fatigue notre organisme et favorise les excès de table, en trompant la sensation de satiété qui nous sert à réguler nos apports alimentaires.

Il est important de prendre nos repas à heures fixes, pour habituer notre corps à des rythmes réguliers, souvent plus conformes et adaptés aux rythmes imposés par le travail.

Enfin, il faut dormir suffisamment : le manque de sommeil est un facteur de stress très important, qui va générer toutes sortes de comportement propices à provoquer ou accentuer le stress : irritabilité, impatience, difficultés de concentration, etc. Pour cela, adoptons des horaires réguliers de couché et de levé : notre cerveau contient de véritables "horloges", qui définissent notre propre rythme naturel de sommeil, et les écarts que nous imposons à ces "régulateurs" de santé que sont ces horloges, peuvent être source de fatigue et de stress.

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Valérie Graylen est directrice du développement stratégique et de la communication d'Anveol, le 5ème acteur français en matière de ressources humaines. 

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