Vente de masques : premiers scandales et abus chez les distributeurs

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 7 mai 2020 à 7h52
Masque Coronavirus Supermarche
@shutter - © Economie Matin
95 CENTIMES €Le prix des masques jetables est plafonné à 95 centimes d'euro pièce.

Les grandes surfaces font partie des lieux où les Français peuvent désormais se procurer des masques pour se protéger et protéger les autres du coronavirus Covid-19. Des masques fondamentaux… car souvent obligatoires, comme dans les transports en commun. Et après le faux scandale des « stocks » des distributeurs, voilà que commencent les abus de la part des magasins…

Les masques réservés… aux clients avec carte de fidélité

Il n’aura pas fallu longtemps pour que les premiers scandales apparaissent : Intermarché en a fait les frais. L’Intermarché des Fourches, à Cherbourg, a en effet réservé la vente des masques aux seuls clients qui disposaient d’une carte de fidélité… créant de fait un traitement de faveur aux clients fidèles sur un produit désormais de première nécessité. Les réseaux sociaux s’en sont bien évidemment mêlés et l’affaire a fait le tour de la presse après avoir été révélée par France Bleu Cotentin le 5 mai 2020.

Le scandale aura contraint Thierry Cotillard, patron d’Intermarché, à réagir : il défend son enseigne et parle d’une « erreur de communication ». Il semblerait qu’Intermarché n’ait proposé à ses clients fidèles que la « réservation de masques » en avant-première et non la vente, mais que le supermarché de Cherbourg n’ait pas fait la distinction…

Toutefois, si Intermarché a été le premier à être au centre du scandale, l’association 60 Millions de Consommateurs dénonce de nombreuses pratiques de ce type. Interrogé par FranceInfo le 6 mai 2020, Lionel Maugain, journaliste à 60 Millions de consommateurs qui a réalisé une enquête sur les masques, déclare « Il n'y a pas qu'un seul Intermarché qui se soit comporté comme cela. Malheureusement, il y a plusieurs points de vente, et pas que dans le réseau Intermarché, qui ont obligé les gens qui souhaitaient acheter des masques à avoir la carte. »

Une pratique interdite : la vente liée

Si réserver la vente des masques aux seuls clients porteurs de la carte de fidélité peut paraître scandaleux, la pratique n’est pas illégale en soi. Ce qui est illégal, par contre, est la vente liée en France : on ne peut pas dire aux clients qu’ils doivent « acheter autre chose » s’ils veulent acheter des masques. Or, toujours selon Lionel Maugain, c’est bien arrivé.

« Il y a aussi certains magasins qui se permettent d'obliger les gens à acheter d'autres produits pour obtenir les masques. Ça c'est quand même incroyable de contraindre à l'achat d'autres produits. C'est de la vente liée et c'est interdit en France. »

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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