À quelques semaines de Noël, les célèbres boules Lindor et autres assortiments de chocolat Lindt brillent par leur absence dans les rayons des supermarchés E.Leclerc. Un désaccord commercial entre le distributeur français et le chocolatier suisse prive les consommateurs d’un incontournable des fêtes, sur fond de hausse des prix du cacao et de tensions persistantes dans la grande distribution.
Noël : E.Leclerc prive ses clients de chocolats Lindt

Depuis la mi-novembre 2025, la nouvelle s’est confirmée : aucun chocolat de Noël signé Lindt ne sera vendu dans les supermarchés E.Leclerc. L’enseigne et le fabricant n’ont pas trouvé d’accord pour la saison des fêtes. La tension est en effet à son comble entre producteurs et distributeurs à l’approche de Noël, une période cruciale pour la consommation de chocolat en France.
E.Leclerc et Lindt : un désaccord sur fond de prix et de marges
Le premier groupe de distribution français et le fabricant suisse s’opposent sur la fixation des prix de vente en rayon. Selon le Huffington Post, « les deux groupes ne se sont pas entendus sur les prix à fixer en rayons ». Ce différend a conduit Lindt à suspendre ses livraisons à E.Leclerc pour la période des fêtes.
Un porte-parole de Lindt France a confirmé qu’« aucun accord n’a pu être trouvé avec l’enseigne E.Leclerc pour la saison 2025 ». L’industriel, soucieux de préserver ses marges, aurait refusé les conditions tarifaires imposées par le distributeur, réputé pour sa politique de prix bas. En conséquence, les produits phares de la marque, les boîtes Lindor, Pyrénéens et Champs-Élysées, sans oublier les calendriers de l’Avent, sont absents des linéaires de Noël.
Un conflit révélateur des tensions dans la grande distribution
Ce bras de fer reflète la pression croissante sur les coûts de production du chocolat, fortement impactés par la flambée du prix du cacao. Selon le Huffington Post, la tonne de cacao a « quasiment triplé en deux ans, atteignant près de 7 000 euros la tonne, avec des pointes à 10 400 euros ». Le contexte économique mondial pèse donc lourdement sur les négociations entre marques et distributeurs. Le cours a atteint 6 013 dollars la tonne le 7 novembre 2025, après des records à plus de 12 000 dollars en décembre 2024. Une volatilité exceptionnelle qui explique les marges de manœuvre limitées pour les fabricants. Dans le secteur du chocolat, ces variations de prix se répercutent directement sur le coût des produits finis, d’autant que la période de Noël concentre une part importante des ventes annuelles.
Pour E.Leclerc, refuser d’accepter une hausse tarifaire trop importante s’inscrit dans sa stratégie de défense du pouvoir d’achat. Mais pour Lindt, maintenir la qualité et la rentabilité de ses produits passe par un prix cohérent avec la flambée du cacao. Le résultat est un impasse commerciale, dont les consommateurs sont les premières victimes.
Des conséquences concrètes pour les consommateurs à l’approche de Noël
L’impact de ce désaccord se fait sentir dans les magasins. Chez E.Leclerc, les rayons saisonniers présentent des manques visibles : les chocolats Lindt, notamment les collections spéciales de Noël, n’y figurent plus. D’après Les Dernières Nouvelles d’Alsace, le retrait ne concerne toutefois que les assortiments festifs : les autres références Lindt restent disponibles le reste de l’année.
Cette absence pourrait redistribuer les cartes du marché. Les concurrents de Lindt profitent de la place laissée vacante pour renforcer leur visibilité dans les rayons. Mais pour les amateurs de chocolat haut de gamme, cette situation crée une déception.
Le désaccord entre Lindt et E.Leclerc s’inscrit aussi dans un contexte plus large. Les négociations commerciales 2025, clôturées le 1ᵉʳ mars, visaient à stabiliser les prix alimentaires après deux années d’inflation. Toutefois, La Dépêche indiquait déjà que certains rayons, notamment ceux du cacao et du café, subiraient encore des hausses.
