Pêche, alimentation, tourisme, énergie… l’océan, ce n’est pas que des discours d’experts ou des conférences à l’autre bout du monde. C’est ce qui nourrit des millions de familles, fait vivre des milliers d’entreprises, et conditionne l’avenir de notre économie. Ce lundi 9 juin 2025 à Nice, Emmanuel Macron a ouvert le sommet mondial sur l’océan avec un ton grave. Il parle de « mobilisation ». Mais c’est quoi, concrètement, sauver l’océan ? Et pourquoi ça nous concerne tous, ici et maintenant ?
Sommet de l’océan : Macron appelle à la mobilisation

Un océan en ébullition… et des filières sous tension
Le constat est simple. Et inquiétant. « Si la terre se réchauffe, l’océan quant à lui est en ébullition », a lâché Emmanuel Macron en ouverture du sommet de l’ONU sur les océans à Nice le 9 juin 2025. Une image forte. Mais derrière, une réalité qui bouscule déjà le quotidien. Réchauffement des eaux, disparition des espèces, tempêtes à répétition… Pour les filières maritimes, c’est un casse-tête.
La pêche artisanale voit ses stocks s’effondrer. L’aquaculture souffre de maladies liées à la montée des températures. Les assureurs maritimes revoient leurs modèles. Et les consommateurs ? Ils constatent déjà la hausse des prix sur certains poissons. Dans les rayons comme sur les quais, l’effet domino est lancé.
C’est l’annonce phare de cette conférence : le traité sur la haute mer va enfin entrer en vigueur. « À la cinquantaine de ratifications déjà déposées, quinze pays se sont formellement engagés à les rejoindre », a annoncé Macron. Résultat : « Le traité sur la haute mer sera bien mis en œuvre ».
Pour les entreprises du maritime, cela signifie plus de règles, plus de contrôles. Mais aussi un cadre plus clair. L’objectif ? Interdire les pratiques destructrices dans les zones internationales, comme le chalutage profond, et créer des zones protégées. À terme, cela pourrait permettre une meilleure régénération des ressources halieutiques. Et donc plus de stabilité pour les professionnels de la pêche, les transformateurs, et in fine, les consommateurs.
Des métiers et des savoir-faire à préserver
Ce sommet, Macron ne l’a pas voulu hors-sol. Il a insisté sur les enjeux humains. « Quand on parle de nos pêcheurs […], il faut les concerter, les associer avec les scientifiques et leur donner la capacité d’avoir d’autres débouchés », a-t-il affirmé, en citant les exemples de Paimpol ou de la Polynésie française. Le message est clair : transition écologique ne veut pas dire casse sociale.
Derrière chaque mesure, il y a des emplois. Et des savoir-faire précieux. Dans les ports, les criées, les ateliers de transformation, les chantiers navals, c’est tout un écosystème économique qui doit se réinventer. Avec l’appui des politiques publiques, mais aussi avec des financements privés. Macron l’a souligné : « On a des premiers fonds qui arrivent, des philanthropes, franchement merci ».
Difficile de rester optimiste quand le président parle de « cinq crises en même temps : biodiversité, eau, alimentation, santé, changement climatique ». Le lien entre toutes ces crises ? L’océan. C’est lui qui régule notre climat, fournit notre oxygène, alimente nos économies côtières.