Le gouvernement souhaite que les distributeurs choisissent chacun 20 produits, qu’ils proposeront à prix cassés, croit savoir Le Parisien. Mettre en place une telle obligation sera en revanche éminemment compliqué.
Le gouvernement souhaite la mise en place d’un « panier anti-inflation »
Un « panier anti-inflation » composé de 20 produits jugés essentiels
Le législateur entend réguler encore les prix à la consommation. Dernière idée en date : demander aux enseignes de supermarchés d’établir une liste de 20 produits (1 produit par catégorie) qui seraient vendus à prix cassés. D’après les informations du Parisien, il s’agit d’une idée des conseillers d’Olivia Grégoire, la ministre déléguée en charge de la Consommation. L’équipe ministérielle entend mettre en place ce « panier anti-inflation » d’ici mars 2023.
Cette mesure suscite une levée de boucliers du côté de la grande distribution. « Le panier, c’était une bonne idée et j’étais favorable à le mettre en place quand les conseillers d’Olivia Grégoire m’ont contacté cet automne. Mais là, la donne a changé », a confié au Parisien Michel-Édouard Leclerc, le patron de l’enseigne éponyme. Et pour cause : la présentation, le 11 janvier 2023, en Commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale, de la proposition de loi « visant à sécuriser l'approvisionnement des Français en produits de grande consommation ».
Les négociations commerciales, bientôt une chose du passé ?
Cette proposition de loi, portée par Frédéric Descrozaille, prévoit notamment qu’en cas d’échec des négociations commerciales au 1er mars de chaque année, les fournisseurs puissent imposer unilatéralement leurs tarifs aux distributeurs. Cette disposition a suscité l’indignation de l’ensemble de la grande distribution, poussant Auchan, Carrefour, groupe Casino (enseignes Casino, Monoprix, Franprix), Cora, E.Leclerc, Intermarché, Lidl, Netto et Système U à publier un communiqué commun le 15 janvier 2023.
Pour la grande distribution, l’équation est claire : si l’obligation imposée par cette proposition de loi est suffisamment difficile à mettre en œuvre, accepter par-dessus de réduire considérablement les prix d’une vingtaine de produits est tout simplement irréaliste.