La Russie ne va plus vendre de pétrole aux pays qui n’en voulaient plus

La guerre en Ukraine se poursuit… tout comme la guerre des sanctions contre la Russie. Et c’est donc naturellement que Vladimir Poutine a répondu aux dernières décisions annoncées, en particulier à l’adoption d’un plafond pour le prix de son pétrole. D’une manière, toutefois, qui va dans le sens des sanctions elles-mêmes.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 28 décembre 2022 à 10h05
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30 DOLLARSL'Ukraine voulait un prix du pétrole russe plafonné à 30 dollars.

Le prix du pétrole russe plafonné à 60 dollars

Début décembre 2022, la guerre des sanctions économiques contre la Russie a atteint un nouveau stade. Les pays du G7 et quelques alliés ont adopté un plafonnement du prix du pétrole russe. Il a été fixé à 60 dollars le baril. C’est deux fois plus que ce que réclamait l’Ukraine, mais le prix était déjà très en-dessous du prix en Bourse.

À la même période, le prix du Brent affichait 85 dollars environ, celui du WTI, le pétrole américain, 80 dollars. Le baril à 60 dollars était donc un message clair envers la Russie. Soit elle décidait de ne plus vendre de pétrole, soit elle le sous-vendait. Bien évidemment, personne ne s’attendait à ce que Vladimir Poutine accepte les conditions fixées par les pays qu’il considère désormais comme ses ennemis. Ce que le pays a fait savoir dès les jours suivants.

Vladimir Poutine interdit la vente de pétrole

La réponse du Kremlin à cette dernière salve de sanctions aura néanmoins pris du temps. Elle a été dévoilée mardi 27 décembre 2022 : par décret, Vladimir Poutine a tout simplement interdit la vente du pétrole russe aux pays qui appliquent le plafonnement du prix. L’Union européenne, les États-Unis et l’ensemble du G7 ainsi que l’Australie sont visés.

Sauf que ces pays avaient déjà anticipé, logiquement, que la Russie n’aurait pas sous-vendu son pétrole. Et l’Union européenne se préparait, de fait, à ne plus en acheter. Car si la Russie fait partie de l’OPEP+ en tant qu’allié du Cartel de l’Or Noir, l’UE prévoit une baisse de 90% des importations de pétrole russe dès la fin de l’année 2022 par rapport à 2021.

L’interdiction, en outre, est temporaire. Elle s’appliquera à partir du 1er février 2023 jusqu’au 1er juillet 2023. Cinq mois, donc, durant lesquels le pays espère sans doute que les sanctions seront levées.

La Bourse réagit peu aux annonces de la Russie

Pour la France, l’interdiction d’acheter du pétrole russe devrait avoir un impact très limité. Moins de 10% du pétrole consommé dans l’Hexagone provenait de Russie en 2021, et la quantité a chuté depuis le début de la guerre en Ukraine.

D’ailleurs, l’évolution du prix du brut en Bourse n’a pas été influencé par les annonces. Le prix du Brent, le pétrole de la mer du Nord, est resté stable à environ 84,50 dollars le baril, tout comme le WTI qui reste sous la barre des 80 dollars.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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