Le lundi 20 janvier 2025 sera considéré, pour certains, comme la journée la plus déprimante de l’année. Ce Blue Monday est surtout l’occasion de rappeler un enjeu majeur pour les entreprises : le bien-être psychologique des salariés.
Comment prévenir la déprime et agir pour la santé mentale au travail ?

Avec l’augmentation des troubles liés au stress et au burn-out (1 Français sur 51 touché chaque année et 1 salarié sur 22 qui s’estime en détresse psychologique), la santé mentale au travail s’impose comme une priorité. Il est donc capital de bien accompagner les employeurs pour les aider à jouer leur rôle de prévention et d’initier des actions concrètes.
Comment repérer un burn-out avant qu’il ne devienne critique ?
Le burn-out n’est pas un simple "coup de fatigue". C’est un syndrome complexe, avec des manifestations progressives : épuisement physique et émotionnel, cynisme, et désengagement au travail. Il est essentiel de détecter les signaux faibles comme l’anxiété persistante, l’insomnie, ou encore la baisse d’efficacité.
Un médecin confronté à un salarié en situation de burn-out peut prescrire un arrêt de travail pour ce motif. Et la Haute autorité de santé (HAS) souligne l’importance de mettre une analyse des conditions de travail du salarié à la disposition du médecin traitant.
Il est possible d’agir avant qu’il ne soit trop tard, grâce à une évaluation approfondie, via des outils comme le Maslach Burnout Inventory (MBI), qui permet d’aider les employeurs et les managers à repérer ces signes. Mais il est aussi important de former les responsables RH à analyser les conditions de travail, un facteur clé souvent lié à l’apparition du burn-out.
Comment le travail impacte-t-il la santé mentale ?
Selon l’OMS, le travail peut protéger la santé mentale des salariés s’il leur fournit un moyen de subsistance, leur donne un sentiment d’accomplissement et leur permet d’avoir des relations positives dans un cadre structurant.
Mais il peut aussi la dégrader en cas de :
- sous-utilisation des compétences ; sous-promotion ou sur-promotion,
- charge ou rythme de travail excessif ; horaires incompatibles avec la vie sociale et familiale,
- fonctions mal définies ; manque de marge de manœuvre sur la définition des tâches ou la charge de travail,
- conditions de travail dangereuses ou pénibles,
- violence, harcèlement, discrimination, exclusion ; encadrement autoritaire,
- insécurité de l’emploi et salaire insuffisant.
Quelles actions concrètes pour limiter l’impact des nouvelles organisations du travail sur le bien-être des salariés ?
Les nouvelles formes d’organisation du travail – télétravail intensif, flexibilité mal gérée, ou surcharge de tâches – peuvent peser lourdement sur la santé mentale des salariés. Avec une augmentation de 25 % des troubles comme la dépression et l’anxiété depuis la pandémie (particulièrement chez les jeunes actifs et les managers), les entreprises ont un rôle crucial à jouer.
Nous leur recommandons donc de mettre en place des actions qui permettent de limiter les risques de burn-out, par exemple :
- Former les cadres à reconnaître les signaux de stress dans leurs équipes et à adopter des pratiques managériales bienveillantes.
- Rééquilibrer les charges de travail, notamment en ajustant les horaires et les objectifs pour éviter l’épuisement.
- Mettre en place un cadre structurant, permettant aux salariés de mieux concilier vie professionnelle et personnelle, tout en assurant un soutien psychologique au besoin.