Production d’électricité : un hiver sous tension en France

EDF, en charge des 56 réacteurs du parc nucléaire français, fait face à des difficultés de production, avec 21 réacteurs actuellement à l'arrêt en raison de problèmes de corrosion et du vieillissement des infrastructures. Le gouvernement français a récemment demandé à EDF de redresser sa production électrique, après une année 2022 marquée par une production d'électricité nucléaire tombée à son niveau le plus bas depuis 30 ans, à 279 térawattheures. Résultat : les Français vont le payer cash, puisque la France devrait importer de l'électricité durant le dernier trimestre 2023, ce qui augmente les prix de gros bien plus qu'ailleurs en Europe.

La production d'électricité nucléaire en baisse

Les contrats français d'électricité à terme pour le dernier trimestre 2023 s'échangent actuellement à 280 euros le mégawattheure (MWh), d'après le relevé de BFMTV. C'est bien plus élevés que ceux des pays voisins comme l'Allemagne, les Pays-Bas ou la Belgique, où ils ne dépassent pas les 150 euros le MWh. L'Italie et l'Autriche affichent également des prix inférieurs, à 176 et 166 euros le MWh respectivement. Pour le premier trimestre 2024, les contrats d'électricité pour la France atteignent 367 euros le MWh, là encore nettement supérieurs à ceux des autres pays européens.

Importation massive d'électricité pour l'hiver

Le marché anticipe donc des importations massives d'électricité en France pour cet hiver, en raison des inquiétudes concernant la disponibilité du parc nucléaire français et des incertitudes sur les stocks hydrauliques, menacés par la sécheresse. En temps normal, la France importe de l'électricité pendant les mois les plus froids et exporte en été. Cependant, le marché prévoit que le pays sera « très importateur » pour l'hiver à venir. Cela aura nécessairement un impact sur les factures et sur le pouvoir d'achat des consommateurs.