Dès 2026, les radars dopés à l’IA verbaliseront aussi ceinture, téléphone et distances

Les radars automatisés s’apprêtent à franchir un cap. En 2026, l’intelligence artificielle permettra aux dispositifs de contrôle de verbaliser trois comportements jusqu’alors difficilement détectables : port de la ceinture, usage du téléphone au volant et distances de sécurité. Un changement de taille qui pourrait entraîner une explosion des PV.

Stephanie Haerts
By Stéphanie Haerts Published on 9 décembre 2025 17h00
Dès 2026, les radars IA verbaliseront aussi ceinture, téléphone et distances
Dès 2026, les radars dopés à l’IA verbaliseront aussi ceinture, téléphone et distances - © Economie Matin

Les conducteurs doivent s’attendre à une surveillance serrée dès l'année prochaine. Avec le déploiement prévu de radars de nouvelle génération dopés à l’IA dès 2026, une multiplication des PV est annoncée. En ligne de mire, trois infractions du quotidien, désormais dans le viseur automatique des autorités.

Des radars intelligents, armés de technologies basées sur l’intelligence artificielle, s’apprêtent à intégrer le paysage automobile français. Leur objectif est de repérer des comportements jusqu’ici peu ou pas sanctionnés de manière automatique. Et selon les experts, leur nombre pourrait croître à une vitesse vertigineuse dès l’entrée en service de ces nouveaux outils.

Radars IA : trois nouvelles infractions dans le viseur

Le cœur du dispositif repose sur l’intégration de l’IA au sein des systèmes de contrôle routier. Ces algorithmes, formés à l’analyse d’images en temps réel, permettront d’élargir le spectre des infractions détectées, bien au-delà de la simple vitesse. Les nouveaux radars vont ainsi pouvoir détecter trois nouvelles infractions grâce à l'intelligence artificielle. En effet, les conducteurs non attachés, les automobilistes utilisant leur téléphone portable au volant, ou encore ceux ne respectant pas les distances de sécurité, seront dorénavant identifiés sans intervention humaine. Cette extension des compétences des radars intelligents pourrait bouleverser les habitudes des usagers de la route.

Jusqu’à présent, seuls des contrôles physiques pouvaient sanctionner ces comportements, souvent difficiles à constater de manière fiable à distance. La reconnaissance visuelle automatisée, alliée à l’analyse comportementale, change la donne. Grâce à l’intelligence artificielle, ces nouveaux radars gagneront en précision et seront capables d’identifier trois infractions supplémentaires : l’usage du téléphone en conduisant, le défaut de ceinture et le non-respect des distances de sécurité. « Plusieurs types de radars seraient concernés par cette modernisation. Les radars tourelles Mesta Fusion 2, équipés de capteurs optiques 36 mégapixels et capables de suivre jusqu'à 126 véhicules simultanément, constitueraient le gros des troupes », peut-on lire dans Les Numériques.

Un budget colossal et une volonté politique assumée

L’économie qui sous-tend cette transformation est loin d’être négligeable. L’État a prévu d’allouer 46,3 millions d’euros à cette modernisation du parc de radars. Le nombre de radars passera de 4 000 à 4 160. Ce projet s’inscrit dans une logique globale de durcissement du contrôle routier automatisé.

Ces équipements viendront compléter les modèles déjà opérationnels, souvent limités au contrôle de la vitesse ou du franchissement de feux rouges. Chaque infraction détectée sera automatiquement suivie d’une verbalisation, sans marge d’appréciation humaine. Le passage à l’automatisation intégrale pourrait donc entraîner une forte hausse du nombre de contraventions dressées, et par ricochet, une augmentation des recettes issues des sanctions routières.

Vers une tolérance zéro ?

L’évolution en cours ne se limite pas à une question de technologie. Elle illustre également une volonté politique de renforcer les leviers de sécurité routière. L’introduction de radars intelligents capables de contrôler les ceintures, les distances et les téléphones au volant s’inscrit dans une logique de dissuasion totale. Ces dispositifs pourront identifier des infractions pouvant difficilement être sanctionnées grâce à des logiciels de reconnaissance d’objets et de postures au volant. Il ne sera plus possible de passer entre les mailles du filet en échappant à l’œil humain. La question du respect des distances de sécurité, souvent négligée, est particulièrement ciblée.

Ce comportement, responsable de nombreuses collisions sur autoroute, pourra désormais être objectivement mesuré par les nouveaux radars, qui combineront données de vitesse, trajectoire et écart entre véhicules. L’usage du téléphone au volant, quant à lui, reste une cause majeure de distraction au volant. Or, grâce à l’analyse des mouvements de tête et à la détection d’objets en main, ces infractions pourront désormais être captées de manière fiable, même à haute vitesse. Enfin, le non-port de la ceinture de sécurité, déjà sanctionné lors de contrôles aléatoires, deviendra une cible constante de l’IA embarquée. Une caméra à haute résolution, couplée à un logiciel d’analyse d’image, pourra distinguer précisément les positions du conducteur et des passagers.

Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

No comment on «Dès 2026, les radars dopés à l’IA verbaliseront aussi ceinture, téléphone et distances»

Leave a comment

* Required fields