À Perpignan, un homme est mort de la rage après un séjour au Maghreb. Cette maladie rare en France se manifeste souvent un à deux mois après la contamination et entraîne, dès l’apparition des symptômes, une issue presque toujours fatale.
Rage à Perpignan : un cas mortel rare, quels sont les symptômes ?

L’hôpital de Perpignan a confirmé, le 25 septembre, le décès d’un patient atteint de rage, une infection virale rarissime en métropole mais redoutée dans le monde entier. Selon l’Institut Pasteur, le diagnostic a été établi après des analyses précises, révélant une souche canine contractée très probablement au Maghreb. Ce cas dramatique met en lumière la temporalité particulière de la maladie et la brutalité de ses symptômes.
La temporalité classique de la rage : incubation silencieuse puis bascule brutale à Perpignan
Dans ce cas survenu à Perpignan, le patient d’une trentaine d’années avait été admis le 18 septembre avec des signes déjà évocateurs. Selon les médecins, il souffrait de convulsions et d’hydrophobie, un symptôme emblématique. Moins d’une semaine plus tard, le 25 septembre, il décédait, confirmant la rapidité d’évolution une fois la maladie déclarée. La rage est connue pour son délai d’incubation inhabituellement long. « La contamination ne donne pas immédiatement lieu à des symptômes. Ils mettent au moins un mois à se manifester, parfois beaucoup plus » rappelait un article de BFMTV.
L’Organisation mondiale de la santé précise que « l’incubation de la maladie peut varier d’une semaine à un an, mais elle est typiquement de deux à trois mois ». Ce temps différé rend la détection difficile, car les personnes infectées restent asymptomatiques pendant plusieurs semaines. En phase précoce, les signaux sont discrets. Le CDC souligne que les premiers signes ressemblent parfois à un état grippal : fièvre, malaise, fatigue, céphalées. Mais la localisation de la morsure ou de la griffure joue un rôle : des picotements, un engourdissement ou des fourmillements peuvent apparaître sur la zone exposée, annonçant l’invasion virale du système nerveux. Ces manifestations, souvent négligées, constituent pourtant une alerte.
Symptômes neurologiques de la rage : hydrophobie, convulsions et formes cliniques observées à Perpignan
Une fois la barrière d’incubation franchie, la rage évolue vers une encéphalite sévère. Le ministère de la Santé rappelle : « Les signes sont très variables. Il s’agit d’une encéphalite, c’est-à-dire une infection du cerveau, qui peut se présenter sous deux formes : une modification du comportement, des troubles de la conscience pouvant aller jusqu’au coma, plus rarement des troubles moteurs (engourdissement d’un membre, paralysie) ou des difficultés pour parler ». Deux profils cliniques dominent. La forme dite furieuse est la plus fréquente. Elle associe agitation, hallucinations, spasmes et crises convulsives. L’hydrophobie est caractéristique : au contact de l’eau ou même à sa simple évocation, des contractions violentes de la gorge apparaissent, rendant la déglutition impossible. À Perpignan, les médecins ont observé précisément ce signe, associé à des convulsions.
Cette forme, spectaculaire, est aussi la plus redoutée. La forme paralytique, plus rare, se traduit par une faiblesse musculaire progressive, partant de la zone mordue et gagnant peu à peu le reste du corps. Elle conduit à une paralysie généralisée, parfois confondue avec d’autres affections neurologiques. L’OMS la décrit comme « silencieuse » mais tout aussi fatale. Une fois la phase neurologique installée, l’évolution est foudroyante. Le CDC indique que la mort survient typiquement dans les quatre semaines suivant les premiers symptômes. À ce stade, aucun traitement n’existe. L’unique option reste la prévention, par vaccination post-exposition dans les heures ou jours suivant la morsure suspecte.
Ce que révèle le cas de Perpignan
L’épisode de Perpignan illustre la cohérence entre les connaissances médicales et la réalité clinique. Le patient, ayant voyagé au Maghreb, aurait été contaminé par une morsure de chien selon l’hôpital et l’enquête épidémiologique en cours. Les analyses du Centre national de référence de l’Institut Pasteur ont confirmé qu’il s’agissait bien d’une souche canine. Entre l’admission le 18 septembre et le décès le 25 septembre, seulement sept jours se sont écoulés, montrant l’extrême rapidité d’évolution une fois la rage déclarée. Cette brièveté est conforme aux données scientifiques : après l’incubation silencieuse, l’encéphalite rabique progresse inexorablement vers l’issue fatale.
Ce décès rappelle également la rareté de la maladie en France. Santé publique France souligne que les cas humains sont presque toujours liés à des contaminations à l’étranger ou à des animaux importés infectés. Dans le monde, la rage tue encore environ 59 000 personnes par an, principalement en Asie et en Afrique. À Perpignan, ce cas dramatique démontre que malgré la rareté de la rage en métropole, la vigilance reste impérative. Les recommandations officielles insistent. Toute morsure suspecte lors d’un voyage dans une zone endémique doit être suivie d’une vaccination post-exposition. L’absence de symptômes dans le premier mois ne signifie pas absence de risque, puisque la maladie peut se déclarer beaucoup plus tard, comme l’OMS le souligne.
