Croissance : 2023, année de la deuxième récession mondiale en moins de dix ans ?

Ce serait historique, mais pas pour les bonnes raisons. 2023 pourrait être une nouvelle année de récession au niveau mondial, la deuxième en une décennie après 2020 et la crise sanitaire. Mais ce n’est pas encore la prévision de la Banque Mondiale, malgré son pessimisme affiché. L’institution a revu à la baisse en janvier 2023 ses prévisions de croissance… partout dans le monde.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 11 janvier 2023 à 11h38
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80%Pour la BCE, il y a 80% de chances que la Zone euro entre en récession en 2023.

La Banque Mondiale divise par presque deux ses prévisions de croissance

Lors de son rapport « Perspectives économiques mondiale » de juin 2022, la Banque Mondiale était optimiste. La croissance mondiale, malgré la crise en Ukraine et des prix du pétrole qui avaient explosé, était attendue à 3% en 2023. Mais la situation économique s’est largement dégradée depuis.

Le nouveau rapport, publié le 10 janvier 2023, ampute de près de moitié cette prévision. Désormais, la Banque Mondiale s’attend à une croissance de 1,7% en 2023. La pire croissance annuelle globale depuis plus de 30 ans (hors année 2020).

Le monde entier est concerné : 95% des économies développées et 70% des économies émergentes ont vu leurs prévisions de croissance pour 2023 être réduites par l’institution. Pour l’ensemble des économies avancées, la prévision de croissance n’est plus que de 0,5%. Contre 3,4% pour les pays émergents et en développement.

Le monde aux portes de la deuxième récession de la décennie

Et si la croissance est encore positive, rien ne permet de dire qu’elle ne tombera pas dans le négatif en 2023. La Banque Mondiale s’en inquiète, d’ailleurs : 2023 serait alors marquée par la deuxième récession en une décennie. « Ce serait la première fois depuis les années 1930 que deux récessions mondiales se produisent au cours d'une même décennie », précise le rapport.

Un rien suffirait à ce basculement. « inflation plus élevée que prévu », « hausse brutale des taux d’intérêt », nouvelle pandémie, escalade des tensions géopolitiques… et le tour est joué. L’économie mondiale, en 2023, est aux portes de la récession.

Il y a récession et récession

Or, par « récession », la Banque Mondiale ne définit pas exactement la même chose que l’Insee, par exemple. En général, on parle de « récession » lorsque la croissance est négative durant deux trimestres consécutifs (récession technique) et potentiellement sur l’ensemble de l’année. Le PIB du pays ainsi étudié recule. Mais lorsque la Banque Mondiale parle de récession, c’est le quotidien lui-même des personnes qui est touché.

Car la récession de la Banque Mondiale signifie une baisse du revenu par habitant au niveau mondial. Avec tout ce que ça implique : difficultés à se nourrir, se loger, se soigner… une véritable catastrophe, en somme.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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