Réforme des retraites : l’index seniors sans sanctions ?

La réforme des retraites, à laquelle les syndicats se préparent à s’opposer dans la rue, prévoit un report de l’âge légal de départ. Une mesure critiquée pour plusieurs raisons, et notamment pour le taux d’emploi des seniors en France, inférieur à la moyenne européenne. Le gouvernement ne semble toutefois pas favorable à des sanctions contre les entreprises…

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 24 mars 2023 à 13h30
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56%56% des 55-64 ans travaillent en France.

L’index seniors : un indicateur sans sanctions ?

L’index seniors est la réponse du gouvernement à cette problématique de l’emploi des seniors en France. Celui-ci est bas : on estime à 56% les actifs entre 55 et 64 ans ayant un emploi dans l’Hexagone. Plus d'un sur deux, et en hausse… mais moins que la moyenne européenne. Celle-ci s’établit à 60,5%.

Avec l’index seniors, l’exécutif veut pointer du doigt les entreprises qui n’emploient pas suffisamment de seniors. Comme pour l’index de l’égalité hommes-femmes, il donnerait donc une note. Mais celle-ci n’est qu’indicative. En tout cas selon le projet du gouvernement.

Le patronat ne veut pas de cet index seniors

Sans surprise, les premiers concernés, les patrons, y sont opposés. S’ils sont favorables au report de l’âge de départ à la retraite, et à la réforme des retraites en général, ils ne veulent pas avoir à faire d’efforts. « Nous restons opposés au principe de cet index », a confirmé au journal Le Monde Geoffroy Roux de Bézieux, patron du Medef.

« Ce n’est pas un index qui va faire peur au patronat qui, tous les ans, licencie des centaines, des milliers de salariés qui ont plus de 57, plus de 58 ans », estime de son côté Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.

Pas de sanctions malgré la réforme des retraites ?

Ce que ne veulent surtout pas les entreprises, c’est être sanctionnées si elles n’emploient pas suffisamment de seniors. Les syndicats des patrons sont unanimes à ce sujet. Et il semblerait qu’Élisabeth Borne, Première ministre, soit de leur côté.

Interrogée sur la réforme des retraites, qui ne la concerne pas à quelques mois près, elle a déclaré samedi 14 janvier 2023 sur France Inter, que l’index seniors ne conduirait pas à des sanctions. Elle juge que sanctionner serait « compliqué » car les entreprises n’ont aucune obligation à employer des seniors plutôt que des jeunes.

Quant à demander des garanties aux entreprises, voire conditionner certaines aides à l’emploi des seniors, ce ne semble pas être dans les cartons de l’exécutif. Les entreprises pourront donc continuer de ne pas employer les seniors, et ceux-ci se retrouveront plus souvent et plus longtemps au chômage.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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