Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, et le ministre des Comptes Publics, Thomas Cazenave, prennent la sobriété économique à bras le corps. Les deux ministres ont annoncé, dimanche 19 novembre 2023, dans La Tribune Dimanche, une grande réforme du patrimoine immobilier de l’État.
Sobriété : le gouvernement s’attaque au patrimoine immobilier de l’État !
Vers une grande réforme du patrimoine immobilier de l'État
La réforme du patrimoine immobilier de l'État français, annoncée le dimanche 19 novembre 2023 par Thomas Cazenave, ministre des Comptes publics, et Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, représente une initiative sans précédent. Avec un patrimoine estimé à 73 milliards d'euros, réparti sur 94,5 millions de mètres carrés, l'État se trouve à la tête d'un ensemble immobilier colossal, ce qui engendre des coûts considérables. L'objectif des deux ministres est de réduire de 25 % les surfaces occupées par l'administration afin d'optimiser l'utilisation des espaces et de réaliser des économies.
L'interview du ministre des Comptes Publics, Thomas Cazenave, à La Tribune Dimanche, met en lumière cette ambition : « Le ratio des surfaces par agent public est aujourd'hui de 24 mètres carrés, très supérieur à celui du secteur privé. Nous souhaitons le ramener à 16 mètres carrés ». La réforme de l'immobilier de l'État ne se limite pas à une simple réduction des surfaces. « C’est un vrai levier de sobriété », a insisté Bruno Le Maire, ministre de l'Économie. Elle s'inscrit dans une vision plus large de modernisation et d'efficacité. Le télétravail et les nouvelles formes de travail qui n'ont cessé de se développer à la suite de la crise sanitaire.
Des économies à tous les niveaux
L'initiative de Bercy s'inscrit bien entendu dans un contexte économique tendu. Le gouvernement cherche enfin à réaliser des économies et porte un intérêt particulier à l'administration, qui se révèle particulièrement exigeante en termes de budget. Avec une dette qui a dépassé les 3 000 milliards d'euros en début d'année 2023, la France n'a d'autre choix que de suivre des impératifs de sobriété budgétaire. Et cela risque bien de faire grincer quelques dents. Le plan de réduction des dépenses publiques, initié par Matignon, devrait permettre de dégager 12 milliards d'euros d'économies d'ici à 2025, et « il n'y aura pas d'immunité. Tous les ministres seront concernés », a souligné le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave.
La réforme des deux ministres ne s'arrête pas là. Outre la réduction de l'espace physique, Bruno Le Maire et Thomas Cazenave envisagent de réformer d'autres secteurs comme le logement, qui fait face à des taux d'intérêt élevés et le gèle du marché immobilier. Ils ont également évoqué optimisation de la décentralisation et une prochaine révision des aides sociales ainsi que de leurs modalités de versement. L'audiovisuel public n'échappe pas non plus à l'attention des deux ministres, qui souhaitent le réorganiser sans donner de précision.
Le gouvernement se donne jusqu'à début mars 2024 pour évaluer l'impact de ces mesures et ajuster sa stratégie en conséquence. Ce projet de réforme, s'il est mené à bien, pourrait marquer un tournant dans la gestion du patrimoine immobilier de l'État, avec des répercussions significatives sur les finances publiques et l'organisation administrative de la France. Une réforme plus que bienvenue, qui risque de ne pas recevoir un accueil des plus chaleureux dans tous les services.