Le mois de mai s’annonce tendu sur les rails. Un préavis de grève a été déposé par les syndicats de la SNCF. Le gouvernement lance un appel à la responsabilité pour éviter une perte financière importante pour l’entreprise.
Grève SNCF : le gouvernement appelle les syndicats à reculer

La grève à la SNCF en mai inquiète le gouvernement
Le 5 mai 2025 pourrait bien être le point de départ d’un nouvel affrontement entre les syndicats et la direction de la SNCF. La menace d’une grève, qui s’étendrait jusqu’au 11 mai, vient assombrir les prévisions de déplacement de millions d’usagers à l’occasion du pont du 8 mai.
À l’origine de ce préavis : les syndicats CGT-Cheminots, FO et SUD-Rail, rejoints par le Collectif national ASCT (CNA).
Les revendications sont connues : revalorisation salariale, meilleure stabilité des plannings et reconnaissance syndicale, notamment pour les contrôleurs et les conducteurs. Le ton monte d’un cran du côté du gouvernement. Philippe Tabarot, le ministre des Transports, a vivement critiqué les fondements de cette mobilisation. Interrogé sur Europe 1 et CNews, il a déclaré : « Il y a certaines revendications qui peuvent paraître excessives. Ce ne sont pas des raisons qui me paraissent suffisantes pour créer une situation de chaos en France à l’occasion de week-ends familiaux si importants. »
De plus, le ministre se positionne contre toute concession financière : « Je ne veux pas mettre la pression sur la SNCF pour trouver une solution coûte que coûte et lâcher encore des millions d’euros », a-t-il insisté, soulignant que les bénéfices doivent être « investis dans notre réseau ferroviaire, le plus vieux d’Europe ». Selon lui, la compagnie a déjà consenti des efforts salariaux significatifs ces dernières années, notamment en faveur des contrôleurs.
La direction joue la montre
Face à cette pression syndicale grandissante, Christophe Fanichet, président de SNCF Voyageurs, plaide pour l’apaisement. Il alerte sur le manque à gagner pour la compagnie si la grève était massivement suivie, entraînant de fait des retards conséquents sur le réseau ferré.
Pour répondre aux griefs, certains ajustements ont été entamés, notamment sur la communication des plannings, désormais anticipée six mois à l’avance. Mais cela ne semble pas suffisant pour désamorcer la colère.
Les conducteurs, eux, appellent à une réouverture des négociations sur la prime traction, élément essentiel de leur rémunération. La CGT-Cheminots a d’ores et déjà menacé d’une journée d’action nationale en juin si aucun accord ne voit le jour.
Pendant que les syndicats affûtent leurs armes, les usagers, eux, prennent les devants. Bus longue distance et covoiturage affichent déjà des pics de réservation, tandis que certains envisagent de tout bonnement renoncer à leurs déplacements.
