Stellantis a choisi de placer l’usine de Poissy à l’arrêt du 13 au 31 octobre 2025. Les 2 000 salariés seront en chômage partiel ou contraints de poser des congés. Une première historique, révélatrice de la crise de la demande automobile en Europe et des incertitudes industrielles pesant sur le site.
Industrie automobile : chômage partiel imposé à l’usine Stellantis Poissy

Le 22 septembre 2025, Stellantis a officialisé une décision lourde : l’usine de Poissy, située dans les Yvelines, cessera toute production pendant quinze jours ouvrés, du 13 au 31 octobre 2025. Les effectifs seront placés en chômage partiel.
Chômage partiel : pourquoi Stellantis met à l’arrêt l’usine de Poissy
Stellantis a annoncé la suspension de la production à Poissy pour trois semaines calendaires, soit quinze jours ouvrés. Un porte-parole a expliqué lors d’un comité d’entreprise que l’usine serait à l’arrêt entre le 13 et le 31 octobre 2025, soit 15 jours, « pour adapter sa production à un marché européen difficile ». Comprendre : les commandes sont insuffisantes. Le site assemble environ 420 véhicules par jour en régime normal.
L’entreprise précise que sur ces quinze jours, douze seront indemnisés au titre du chômage partiel et trois correspondent à des congés déjà fixés. « Trois jours de congés avaient déjà été positionnés en octobre, auxquels s'ajouteront donc 12 jours de chômage partiel » a confirmé une source de l’entreprise citée par Autoactu. Les modèles concernés sont principalement la DS 3 et l’Opel Mokka, SUV dont les ventes chutent depuis plusieurs mois.
Conséquences pour les salariés et inquiétudes syndicales
L’arrêt de la production signifie que 2 000 employés verront leur contrat suspendu et recevront l’indemnité liée au chômage partiel. Comme le rappelle BFMTV, ces salariés ne travailleront pas pendant douze jours et percevront une compensation financée en partie par l’État. Stellantis justifie néanmoins la mesure par des opportunités internes : « Des travaux seront réalisés pendant l'arrêt de la production, et des séances de formation seront organisées pour continuer à travailler sur la performance industrielle du site ».
Cependant, pour les syndicats, l’arrêt est un signal d’alerte. Jean-Pierre Mercier, représentant SUD, dénonce selon le Journal de l’Automobile que « C'est du jamais-vu à Poissy ». Les organisations pointent l’absence de nouveau modèle annoncé pour le site, alors que la fin de vie du Mokka est prévue en 2028. La Tribune confirme que la direction parle de « pilotage des stocks » et de « conditions de marché difficiles », mais la crainte d’un désengagement stratégique demeure.
Chômage partiel : une perte de salaire pour les ouvriers de l’usine
Le dispositif de chômage partiel, aussi appelé activité partielle, permet à une entreprise de réduire temporairement ou de suspendre l’activité de ses salariés sans rompre leur contrat. La loi prévoit une indemnité d’environ 60 % du salaire brut par heure chômée, soit environ 72 % du salaire net horaire, financée en partie par l’État via l’Agence de services et de paiement. L’autorisation doit être sollicitée auprès de la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités, et le comité social et économique doit être consulté.
Stellantis applique ces règles à Poissy : les salariés seront rémunérés selon ce barème, avec une limite annuelle de 1 000 heures indemnisables par salarié.
