Le paysage informatique ne cesse d’évoluer pour s’adapter rapidement aux nouveaux comportements des utilisateurs. Les services de streaming se sont depuis longtemps imposés comme un canal incontournable pour consommer du contenu. Entre le binge-watching de séries sur des plateformes comme Netflix et le relai d’événements en direct, la demande de services de streaming HD et sans latence n’a jamais été aussi élevée.
Un avenir durable pour le streaming

Cette évolution vers les technologies de streaming numérique est motivée par le désir des consommateurs, demandeurs d'une plus grande souplesse dans consommation de contenu. Les technologies qui alimentent les services de vidéo à la demande (VOD) doivent évoluer pour s’aligner avec ce changement des préférences des consommateurs. Non seulement pour fournir une expérience utilisateur fluide mais aussi pour gérer efficacement la consommation énergétique de tels services.
L’essor du streaming, un fardeau invisible
D’après une étude de médiamétrie, en 2023 les Français consommaient en moyenne 4h37 de vidéo par jour. Parmi eux, un tiers (33%) visionnaient des contenus sur des plateformes de streaming ou sur les réseaux sociaux, soit plus de sept points en quatre ans.
La plupart des utilisateurs associent rarement le visionnage d'un contenu en streaming comme une activité source d’émissions carbone. L’effet est d’autant plus foudroyant quand on rapporte cet impact carbone à la croissance mondiale du streaming. Pourtant, une étude de l'Institut Borderstep, basé à Hambourg, estime que les services de streaming génèrent entre 100 et 175 grammes de dioxyde de carbone par heure. Cela équivaut aux émissions d'une petite voiture. Parallèlement, le groupe de réflexion indépendant « Shift Project », basé à Paris, a calculé que le streaming pourrait être à l’origine de plus de 7 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde d'ici à 2025.
Ces émissions liées au streaming proviennent principalement des centres de données et de leur consommation d'électricité. Ils utilisent beaucoup d’énergie lorsqu’ils transmettent une vidéo sauvegardée sur le cloud vers l’appareil d’un particulier. Ce que beaucoup de personnes ignorent, c'est que le streaming nécéssite de stocker les contenus - tels que des vidéos ou du son - sur des "serveurs de streaming" spécialisés. Les serveurs compresse ensuite les données en petits paquets et les envoient à la demande sur l’appareil de l’utilisateur en temps réel mais ce processus est très énergivore.
La modernisation des serveurs obsolètes, la clé pour un streaming efficace
Afin de réduire les émissions carbones des centres de données, il faut évaluer régulièrement les processeurs, qui alimentent les serveurs. Or le cycle de vie moyen d’un serveur est de cinq ans, ce qui engendre une maintenance coûteuse à long-terme des infrastructures informatiques. Pour des charges de travail aussi gourmandes en données et aussi populaires que la diffusion SVOD, cela est insuffisant et contribue fortement à augmenter l’empreinte carbone des services de streaming.
L'un des moyens de réduire la consommation d'énergie, liée aux services SVOD, consiste à déployer des processeurs plus efficaces énergétiquement dans les centres de données. En comparaison avec les systèmes conventionnels, de telles solutions peuvent réduire de 80% la consommation d’électricité nécessaire au streaming. Un avantage à la fois économique et écologique précieux, aussi bien pour les fournisseurs de services de streaming que la société dans son ensemble.
Avec la popularité croissante du streaming et d'autres charges de travail gourmandes telles que l'intelligence artificielle, de plus en plus d’électricité est consommée dans le réseau. Le moment n'a jamais été autant propice pour renouveler les systèmes obsolètes. En réfléchissant plus attentivement à la manière dont cette charge de travail croissante est alimentée, il est possible d'ouvrir la voie à un avenir numérique plus durable.