Sûreté nucléaire : l’exécutif relance le projet de fusion des institutions

Après l’échec, en avril, de la fusion des institutions chargées de la sûreté nucléaire, le gouvernement revient à la charge. Mais le projet reste toujours contesté par une partie des experts.

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Par Cédric Bonnefoy Publié le 20 juillet 2023 à 15h00
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14Emmanuel Macron n'a toujours pas renoncé à fusionner les deux institutions chargées de la sûreté nucléaire pour mener à bien la construction de 6 à 14 nouveaux EPR.

La sûreté nucléaire de retour sur le devant de la scène

L'Élysée revient à la charge, proposant une nouvelle fusion entre les deux piliers de la sûreté nucléaire : l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Malgré un rejet par le Parlement en avril 2023, le président Macron persiste et signe. En effet, il souhaite un nouveau projet de loi d'ici l'automne. Objectif : créer une grande autorité indépendante.

Pourquoi une telle insistance sur cette fusion ? Trois défis majeurs dictent cette décision selon la présidence. Premièrement, prolonger la durée de vie du parc nucléaire existant. Ensuite, construire de nouveaux EPR, ces réacteurs de nouvelle génération. Enfin, explorer la voie des petits réacteurs modulaires innovants. De fait, ces projets majeurs nécessitent une refonte structurelle, d'où la volonté de fusion.

La contestation en ligne de mire

Depuis l'annonce, critiques et oppositions se multiplient. Salariés de l'IRSN, experts du nucléaire et parlementaires mettent en avant une potentielle perte d'indépendance. Mais surtout, de compétence et de capacité d'expression des experts. L'intersyndicale de l'IRSN étrille le rapport parlementaire en faveur de la fusion, estimant qu’il manque de neutralité. C'est une opposition ferme face à la vision présidentielle.

En marge de ces débats, l'Élysée dévoile des projets ambitieux. Le site de Bugey, dans l'Ain, accueillera les réacteurs de nouvelle génération EPR2. D'autres sites comme Penly et Gravelines sont aussi sur la liste. En 2022, Emmanuel Macron a annoncé un plan imposant de relance du nucléaire civil, incluant la construction de 6 à 14 nouveaux réacteurs d'ici 2050. Une ambition qui souligne l'importance stratégique de cette fusion toujours contestée.

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Cédric Bonnefoy est journaliste en local à la radio. À côté, il collabore depuis 2022 avec Économie Matin.

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