Taxe foncière : qui paie le plus cher ?

Villeneuve-Minervois : la faible base d’imposition est compensée par un taux très élevé

Villeneuve-Minervois, nichée dans le Piémont de la Montagne Noire, est un village de charme qui compte 980 habitants. Si elle est connue pour son dynamisme et ses équipements de qualité, elle détient également le triste record du taux de taxe foncière le plus élevé de l'Hexagone.

Comme l’explique Alain Giniès, maire de cette commune depuis 27 ans, dans un entretien au Parisien, ce taux élevé s'explique en partie par la base de calcul de l'impôt dans le village qui est « faible, très faible ». Pour lui, ce taux permet de garantir un bourg-centre bien équipé, bénéficiant aux habitants des petites communes avoisinantes moins fortunées. Le maire, également vice-président socialiste du département de l’Aude, défend cette politique en mettant en avant les infrastructures et services proposés à Villeneuve : un cinéma rural, une médiathèque, plusieurs établissements de restauration, une pharmacie, un stade dédié au rugby et même un dispositif d'hébergement pour les seniors.

La taxe foncière prend l'ascenseur en 2023

L'annonce du montant 2022 de la taxe foncière, dont la date limite de règlement en 2023 est le 21 octobre, a été un véritable choc pour bon nombre de propriétaires français. La hausse est incontestable : les valeurs locatives, indexées sur l'inflation, ont conduit à une augmentation automatique de 7,1% des taxes locales pour les 34 millions de ménages propriétaires. C'est la plus forte augmentation constatée depuis 37 ans. Par ailleurs, environ 27% des entités locales, comme les communes ou les intercommunalités, ont décidé d’ajouter leur propre hausse, aggravant encore la facture. Un constat appuyé par l’Observatoire national des taxes foncières de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) : 35 des 200 plus grandes villes ont relevé leur taux communal, avec des augmentations record dans des villes telles que Paris, Grenoble ou Meudon.

La disparition de la taxe d’habitation est pointée du doigt comme une raison majeure de cette inflation. En effet, depuis sa suppression, de nombreuses communes ont cherché à compenser cette perte financière en augmentant la taxe foncière. L'UNPI rapporte que dans les 50 plus grandes villes, la taxe a grimpé en moyenne de 24,4% sur une décennie, avec des records notables à Strasbourg, Nantes ou Marseille. Sylvain Grataloup, président de l’UNPI, avait anticipé cette tendance, alertant sur les conséquences potentielles de la suppression de la taxe d’habitation. Et l'avenir ne semble pas plus rose : en 2024, la révision des valeurs locatives devrait provoquer une nouvelle hausse mécanique des taxes foncières de 4,2%. Une tendance qui préoccupe grandement les propriétaires et les observateurs, d'autant plus que les propositions visant à plafonner ces augmentations ont récemment été rejetées à l'Assemblée nationale.