SFR, filiale d’Altice, la holding luxembourgeoise du milliardaire Patrick Drahi, se porte mal. Les résultats pour 2023 montrent encore une perte d’abonnés qui plombe le chiffre d’affaires et le bénéfice. Une énième déconvenue pour le groupe qui croule sous une dette de plusieurs dizaines de milliards d’euros et qui ne cesse d’augmenter.
Télécoms : SFR perd (encore) des clients, le bénéfice chute
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Modifié le 21 mars 2024 à 11h37
1,3%Le chiffre d'affaires de SFR a chuté de 1,3% sur un an en 2023.
SFR perd des centaines de milliers de clients en 2023
Les résultats 2023 de l’opérateur SFR, publiés le 20 mars 2024, ne laissent pas place au doute : le groupe continue de souffrir. Son chiffre d'affaires en 2023 atteint 11,16 milliards d'euros, en baisse de 1,3% par rapport à l'année précédente. Forcément, cette baisse plombe de 4,3% son bénéfice opérationnel (EBITDA), qui s’est établi à 3,9 milliards d'euros.
La raison de ces mauvais résultats ? Entre autre, le désamour des Français pour l’opérateur au carré rouge. SFR doit faire face à une perte nette de 300.000 abonnés mobiles et de 150.000 abonnés fixes en un an. Et ça pourrait bien continuer en 2024 alors que le groupe a annoncé une augmentation de ses tarifs.
Corruption : le scandale financier d’Altice plombe le groupe
L'année 2023 a également été marquée par des événements défavorables tels qu'un scandale de corruption au Portugal impliquant un proche collaborateur du propriétaire d'Altice, Patrick Drahi. Armando Pereira, son ex-bras droit, a été accusé de corruption au Portugal, ce qui a même conduit la justice française à ouvrir une enquête.
Le contexte compétitif, exacerbé par la stratégie agressive de prix bas des concurrents, notamment Bouygues Telecom et Iliad, a forcé SFR à revoir ses propres pratiques promotionnelles. En dépit d'une légère amélioration observée sur le segment fixe en fin d'année, la perspective pour 2024 reste préoccupante. Dennis Okhuijsen, directeur d'Altice Europe, anticipe même une mauvaise année 2024. « Nous nous attendons à des revenus en déclin sur 2024, notamment en raison d'un ralentissement des activités de construction et d'un marché résidentiel toujours compétitif, particulièrement sur le mobile. »
La dette d’Altice : un boulet aux pieds du groupe
La dette colossale d'Altice, supérieure à six fois son EBITDA, reste une épée de Damoclès. Elle a augmenté en 2023 passant de 23 à 24 milliards d’euros. Patrick Drahi tente de trouver des solutions, la première ayant été la vente annoncée en mars 2024 de sa filiale Médias, qui comprend BFMTV et RMC, entre autres, à Rodolphe Saadé, le milliardaire à la tête du groupe de logistique CMA-CMG, pour plus de 1,5 milliard d’euros. Des rumeurs prêtent également à Altice l’intention de vendre sa filiale américaine Altice USA.
Les marchés, sans surprise, ont réagi négativement à la publication des résultats, avec une dévalorisation des créances d'Altice allant de 5 à 28%. Malgré les promesses de réduction de dette, les perspectives restent tendues, nécessitant potentiellement des transactions à prix réduit avec les créanciers pour atteindre un niveau de désendettement soutenable selon le trésorier du groupe Altice, Gerrit Jan Bakker.
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