Tesla mise sur un nouveau Full Self‑Driving malgré de lourds ennuis judiciaires

Elon Musk a surpris observateurs et investisseurs en dévoilant, le 6 août, sur X (ex-Twitter) une version totalement remaniée du Full Self‑Driving (FSD), la technologie de conduite autonome développée par Tesla. Le dirigeant affirme que le système en préparation sera « environ dix fois plus puissant » que la génération actuelle. Une promesse qui intervient alors même que l’entreprise affronte une série de poursuites judiciaires d’une ampleur inédite.

Stephanie Haerts
By Stéphanie Haerts Published on 7 août 2025 15h00
Tesla mise sur un nouveau Full Self‑Driving malgré de lourds ennuis judiciaires
Tesla mise sur un nouveau Full Self‑Driving malgré de lourds ennuis judiciaires - © Economie Matin

Un Full Self‑Driving repensé : dix fois plus de puissance selon Musk

« Tesla entraîne un nouveau modèle de FSD avec environ dix fois plus de paramètres et une grande amélioration de la perte de compression vidéo. Probablement prêt pour une diffusion publique à la fin du mois prochain si les tests se passent bien. », a déclaré Elon Musk dans un message publié le 6 août 2025 sur X. Derrière cette formule lapidaire, une promesse, celle d’un bond technologique inédit. Elon Musk a indiqué que le modèle FSD en cours d'entraînement possède « environ dix fois plus de paramètres » que la version précédente. Cela pourrait théoriquement permettre une amélioration importante de la capacité d’analyse des images issues des capteurs, bien que le dirigeant n’ait pas détaillé les implications techniques précises.

Le système embarquerait également une compression vidéo optimisée, réduisant les pertes d’informations dans le traitement en temps réel. Aucune donnée technique chiffrée n’a toutefois été fournie. Le calendrier de déploiement annoncé reste flou. Si les essais se déroulent sans accrocs, Tesla pourrait ouvrir l’accès au public dès fin septembre 2025. Cette annonce a immédiatement relancé les spéculations boursières. L’action Tesla a enregistré une hausse de 2 % à Wall Street dans les heures qui ont suivi.

Tesla visée par plusieurs affaires judiciaires

Mais cette déclaration retentissante ne tombe pas dans un vide médiatique. Elle intervient au cœur d’un cyclone juridique qui secoue la firme californienne. Le 2 août 2025, un jury fédéral de Floride a rendu son verdict. Tesla a été jugée partiellement responsable d’un accident mortel impliquant l’Autopilot, survenu en 2019. Le constructeur a été condamné à verser plus de trois cents millions de dollars aux ayants droit de la victime. Le jury a estimé que le système Autopilot n’avait pas correctement détecté un obstacle, entraînant une collision fatale. Plus grave encore, il a considéré que la communication de Tesla sur son système pouvait « induire les conducteurs en erreur sur le niveau réel d’autonomie », soulignant que l’Autopilot demeure légalement un simple assistant à la conduite, peut-on lire dans Les Numériques.

Deux jours plus tard, de nouveaux griefs ont été déposés. Cette fois, ce sont des actionnaires qui accusent Musk et Tesla d’avoir sciemment gonflé les performances de leurs technologies autonomes. Selon les plaignants, l’entreprise aurait dissimulé des risques réglementaires majeurs, compromettant la transparence financière. Ils évoquent un « risque significatif » de violations du code de la route par les véhicules autonomes de Tesla.

Robotaxis, incidents et doutes réglementaires

En parallèle, Tesla a discrètement lancé ses essais de robotaxis à Austin, au Texas. Mais les premiers résultats inquiètent. Selon plusieurs témoignages filmés, certains véhicules se seraient engagés à contresens ou arrêtés brusquement sur des passages piétons, provoquant des situations dangereuses. Ces dysfonctionnements ont déjà alerté les autorités locales et renforcé l’attention de la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration). Ces éléments renforcent les critiques sur la stratégie de Tesla : trop rapide, trop risquée.

L’entreprise semble déterminée à imposer ses technologies sans attendre la validation réglementaire complète. Pour de nombreux analystes, cette course en avant pourrait s’avérer contre-productive, d’autant plus que d’autres acteurs du secteur, comme Waymo ou Cruise, multiplient les déploiements sous supervision stricte.

Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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