Le gouvernement décale à 2030 l’obligation d’installer un thermostat programmable ou connecté dans les logements. Un répit pour les ménages et les bailleurs, mais pas un abandon. Ce changement soulève une autre question : faut-il profiter du délai ou s’équiper sans attendre ?
Thermostat connecté obligatoire : le gouvernement repousse la mesure

Le thermostat programmable devait devenir obligatoire dès 2027. Désormais, la date prévue par l’exécutif est 2030. Le report, annoncé par Roland Lescure lors d’une intervention jeudi 4 décembre, modifie le rythme auquel les Français devront se conformer à la réglementation. Pourtant, au-delà du calendrier, la logique énergétique et économique qui a conduit à imposer ces appareils reste intacte. Chauffage, facture, confort : l’enjeu dépasse largement la seule échéance administrative.
Une mesure reportée mais toujours en vigueur
Le dispositif imposant aux logements chauffés individuellement d’être équipés d’un système de régulation automatique avait été fixé par un décret du 7 juin 2023. L’échéance de 2027 paraissait claire… jusqu’à l’intervention du ministre de l’Économie, Roland Lescure, le 4 décembre. Interrogé au sujet de la faisabilité du calendrier, il a déclaré : « Non, le thermostat connecté et programmable ne sera pas obligatoire dès 2027. L’obligation… est en cours de report à 2030 ».
Cette précision a rapidement circulé dans la presse, plusieurs rédactions expliquant que ce report devait « laisser plus de souplesse aux ménages comme aux professionnels pour s’équiper ». L’État temporise, mais ne renonce pas : le cadre réglementaire reste intact, seul le délai change.
Pour les particuliers, cette modification peut donner l’impression qu’il n’y a plus d’urgence. Pourtant, les enjeux énergétiques et économiques, eux, ne se mettent pas entre parenthèses. Et c’est là le véritable sujet : faut-il attendre 2030… ou profiter du répit pour anticiper ?
Thermostat connecté : ce que le report change concrètement pour vous
Le nouveau calendrier concerne des millions de foyers. Les estimations évoquent environ 27 millions de logements encore non équipés, soit la grande majorité du parc résidentiel chauffé individuellement. Le report allège donc la pression pour les propriétaires, notamment ceux des logements anciens ou chauffés au fioul ou à l’électricité.
Pour les propriétaires occupants
Vous n’êtes soumis à aucune contrainte immédiate. Aucun contrôle ni sanction n’est prévu avant 2030. Le report signifie donc, très simplement : vous pouvez souffler. Mais le report ne modifie pas l’intérêt économique d’une installation. La programmation horaire reste l’un des outils les plus simples pour réduire la facture de chauffage.
Pour les bailleurs
L’obligation s’appliquera également aux logements loués. Certains propriétaires voyaient dans l’échéance 2027 une complexité supplémentaire dans la gestion locative. Trois années de plus leur permettent de planifier les travaux et éventuellement de les intégrer dans un plan de rénovation plus large.
Pour les locataires
Le changement de calendrier peut repousser l’amélioration du confort et de la maîtrise de la température dans certains logements. Mais rien n’empêche un locataire de suggérer l’installation à son propriétaire, notamment si l’équipement permet une meilleure valorisation énergétique du logement.
Pourquoi s’équiper avant 2030 reste intéressant
Le thermostat programmable ou connecté n’est pas qu’une exigence réglementaire : c’est d’abord un outil d’économie d’énergie. Les fabricants et énergéticiens évoquent régulièrement des gains pouvant atteindre 15% sur une facture de chauffage affirme 01net, qui rappelle également que les appareils modernes sont conçus pour stabiliser la température et éviter les « pics » de consommation inutiles.
Toujours selon 01net, le thermostat connecté présente un intérêt particulier pour les ménages aux horaires variables : pilotage à distance, ajustements en temps réel, ou encore alertes en cas de surconsommation.
Le thermostat connecté ajoute une couche de pilotage à distance qui intéresse surtout les foyers dont les horaires sont irréguliers : une réunion tardive, une absence prolongée… et l’application permet d’abaisser ou de relever la température depuis un smartphone. Une fonctionnalité que certains ménages adoptent avant tout pour son confort, mais qui génère aussi des économies bien concrètes.
Autre élément souvent sous-estimé : la stabilité de la température. Les thermostats modernes évitent les « à-coups » de chauffage, ce qui améliore aussi la performance globale du système, notamment sur les radiateurs électriques ou les pompes à chaleur.
Enfin, investir maintenant peut offrir un avantage pratique : le marché n’est pas encore saturé. En 2030, la demande risque d’exploser et les installateurs pourraient devenir difficiles à mobiliser. Anticiper, c’est éviter la cohue.
L’essentiel pour décider sans se tromper
Voici comment orienter sa décision, au-delà de la seule obligation à venir :
- Votre facture de chauffage grimpe vite : investir tôt permet d’en diminuer immédiatement le montant. Reporter l’achat revient à retarder les économies.
- Vous planifiez des travaux : le report à 2030 vous donne de la souplesse pour intégrer le thermostat dans un ensemble cohérent (isolation, ventilation, chauffage).
- Votre priorité est le confort : pilotage à distance, réglages fins, température plus stable. L’intérêt existe même dans un logement performant.
- Votre habitation est déjà bien isolée : les gains seront moins spectaculaires, mais installer avant le « rush » peut éviter des prix et délais plus élevés.
