Alors que Donald Trump réimpose des taxes douanières massives, l’Europe pourrait se retrouver au cœur d’un affrontement économique majeur avec les États-Unis. Une haute responsable de la Banque centrale européenne met en garde contre les conséquences de cette guerre commerciale qui semble de plus en plus inévitable.
Trump : l’UE doit se préparer à une « très probable » guerre commerciale

Le spectre d’une guerre commerciale entre les États-Unis et l’Union européenne semble se rapprocher, une menace jugée « très probable » par Isabel Schnabel, membre influente du directoire de la Banque centrale européenne (BCE). Cette déclaration, formulée le 19 janvier 2025, fait écho à une série de tensions économiques croissantes alimentées par la politique protectionniste prônée par Donald Trump.
Une voix autorisée par Donald Trump face aux défis économiques
Lors d’une récente déclaration relayée par plusieurs médias européens, Isabel Schnabel a averti que les initiatives protectionnistes de Donald Trump, notamment l’imposition de droits de douane sur les importations européennes, pourraient déclencher une riposte commerciale et, à terme, une guerre commerciale aux effets dévastateurs. « Les pertes potentielles dues à cette escalade annuleront une partie des gains de prospérité générés par la mondialisation », a-t-elle affirmé.
Isabel Schnabel n’est pas une voix anodine dans l’arène économique européenne. Membre du directoire de la BCE depuis 2020, cette économiste allemande dispose d’une expertise reconnue en matière de régulation bancaire, de risques systémiques et de finance internationale. Avant son entrée à la BCE, elle a occupé des postes académiques prestigieux et a conseillé plusieurs institutions économiques majeures, notamment en Allemagne. Son opinion reflète ainsi une compréhension fine des enjeux globaux.
Le protectionnisme ravivé de Donald Trump
Le retour de Donald Trump au pouvoir a marqué une résurgence de sa politique économique protectionniste. Parmi les mesures annoncées figurent des taxes de 25 % sur les importations provenant du Mexique et du Canada, ainsi que des surtaxes de 10 à 20 % sur des produits européens, notamment dans les secteurs de l’automobile et de l’agroalimentaire.
Le président américain justifie ces décisions par la volonté de réduire le déficit commercial américain, qui atteignait 195,13 milliards d’euros en 2022 avec l’Union européenne. Ces initiatives risquent de provoquer une hausse des prix pour les consommateurs américains, tout en mettant en péril des secteurs clés de l’économie européenne.
Les implications pour l’Europe et les consommateurs français
Pour l’Europe, une guerre commerciale pourrait avoir des conséquences graves. Les industries exportatrices, en particulier en Allemagne et en France, seraient les premières touchées. Dans le secteur viticole français, déjà éprouvé par les surtaxes américaines imposées entre 2019 et 2021, une nouvelle salve de droits de douane pourrait entraîner des pertes financières estimées à plusieurs centaines de millions d’euros.
Les consommateurs français, quant à eux, ressentiraient les effets indirects de cette crise : augmentation des prix à l’importation, ralentissement de la croissance économique et perte de pouvoir d’achat. Les tensions commerciales freineraient également les investissements étrangers, accentuant l’incertitude économique.
Une réponse attendue de la BCE
Face à ces défis, la Banque centrale européenne pourrait jouer un rôle important. Isabel Schnabel a récemment souligné la nécessité pour la BCE d’approfondir ses débats sur l’ajustement des taux directeurs afin de soutenir l’économie de la zone euro. Ces mesures, bien que limitées face à une guerre commerciale, pourraient atténuer les impacts les plus sévères en favorisant l’investissement et la consommation.
Un avenir incertain
Si la guerre commerciale entre les États-Unis et l’Europe reste hypothétique, les signaux actuels sont préoccupants. Les décisions prises dans les mois à venir, tant à Washington qu’à Bruxelles, détermineront l’ampleur de cette confrontation économique. Les propos d’Isabel Schnabel rappellent à quel point l’interconnexion économique mondiale, bien que bénéfique, peut aussi révéler ses fragilités en période de crise.
Si une guerre commerciale entre les États-Unis et l’Europe comporte des risques évidents, elle pourrait paradoxalement créer des opportunités limitées, mais stratégiques. L’instauration de droits de douane pourrait encourager les entreprises européennes à réduire leur dépendance aux marchés américains en diversifiant leurs exportations, là où les relations commerciales sont moins tendues. Un tel déplacement de marché nécessite du temps et des investissements, ce qui limite ses effets à court terme.
Cette confrontation pourrait pousser l’Europe à développer une politique industrielle plus intégrée, réduisant sa dépendance aux importations critiques. Un repli protectionniste pourrait stimuler certains secteurs locaux, mais au détriment de la diversité de choix et d’une compétitivité accrue sur la scène mondiale.