Vaisselle en « faux » bambou : malgré l’interdiction, les ventes continuent

Les commerçants restent très nombreux à ignorer l’interdiction qui existe dans l’Union européenne concernant la commercialisation de récipients alimentaires en fibres de bambou. De très nombreuses saisies ont été effectuées à travers le continent en 2022.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 6 décembre 2022 à 13h24
Vaisselle Fibres Bambou Plastique

Vaisselle en « faux » bambou : la mélamine, un composé qui devient dangereux une fois chauffé

Dangereuse pour la santé, la vaisselle en « faux » bambou est en principe interdite en Europe. Mais dans les faits, de nombreux commerçants continuent à en importer et en vendre. Au cours de l’année 2022, les autorités nationales chargées de la protection des consommateurs (comme la DGCCRF en France) ont procédé à 748 « actions » d’interception et de retrait du marché de ces produits. Parmi ces 748 « actions », 644 ont été menées sur le marché intérieur, et 104 aux frontières extérieures de l’Union européenne, annonce la Commission européenne par communiqué.

Alors, de quels produits s’agit-il exactement et pourquoi sont-ils dangereux ? On parle d’assiettes, de bols, de mugs et de couverts contenant à la fois du plastique et des fibres de bambou. La quasi-totalité de ces produits est fabriquée en Chine. S’ils présentent un danger, c’est parce qu’au contact d’un liquide chaud (70 ˚C et plus) ce matériau aggloméré se dissout et libère le formaldéhyde et la mélamine. La mélamine n’est pas dangereuse à température ambiante, mais une fois chauffée, elle libère des composés toxiques.

La vaisselle en bambou contient deux composés cancérogènes

Il a été démontré en laboratoire que des tasses à café en fibres de bambou fabriquées en Chine présentent une migration de formaldéhyde 25 fois supérieure à leur niveau maximal autorisé et 3,5 fois en ce qui concerne la mélamine. Cela, alors même que le formaldéhyde est reconnu cancérogène pour l’homme (classé « substance cancérogène avérée pour l'homme » (groupe 1) par le Centre international de recherche sur le cancer). Quant à la mélamine, elle peut affecter les voies urinaires ou les reins, et elle est classée cancérigène possible par le CIRC (groupe 2B).

Les autorités de protection des consommateurs conseillent donc à ceux qui ont acheté de cette vaisselle en « faux » bambou de la rapporter en magasin. Ou bien, si le magasin refuse, il est conseillé d’en informer son autorité nationale (la DGCCRF, pour la France).

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

Suivez-nous sur Google News Economie Matin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.

Aucun commentaire à «Vaisselle en « faux » bambou : malgré l’interdiction, les ventes continuent»

Laisser un commentaire

* Champs requis