Des milliers de conversations personnelles se retrouvaient, parfois sans le vouloir, exposées sur les moteurs de recherche. L’expérimentation n’aura pas duré.
IA : l’indexation des conversations ChatGPT sur Google déjà supprimée

Un utilisateur confiait son traumatisme. Un autre son exil. Tous pensaient échanger en privé avec ChatGPT. Ils se sont retrouvés… sur Google.
Conversations ChatGPT sur Google : trop de risques d’exposition involontaire selon OpenAI
OpenAI, créateur du célèbre chatbot ChatGPT, a mis fin le 31 juillet 2025 à une fonctionnalité permettant aux utilisateurs de rendre leurs discussions accessibles via des moteurs de recherche. Selon Dane Stuckey, directeur de la sécurité des systèmes d’information chez OpenAI, cette fonction n’était qu’une « expérience de courte durée visant à aider les utilisateurs à trouver des conversations utiles ».
Pour activer cette option, il fallait volontairement créer un lien de partage d’une conversation, puis cocher une case pour la rendre visible par des moteurs comme Google. Problème : près de 4 500 échanges ont été indexés, certains contenant des informations extrêmement sensibles. Des requêtes banales, certes, mais aussi des confidences personnelles, comme des troubles psychiques, une localisation précise ou des détails intimes, se sont retrouvées accessibles à tous.
OpenAI a tranché : les dangers l’emportent sur l’intérêt. « Nous pensons que cette fonctionnalité a créé trop d’opportunités pour les utilisateurs de partager accidentellement des informations non souhaitées », a déclaré Dane Stuckey. C’est ce risque de partage involontaire qui a précipité la suppression.
En analysant les URL indexées sous le domaine https://chatgpt.com/share, les experts de TechCrunch ont pu constater que certains échanges révélaient l’identité des utilisateurs à travers leurs noms, leurs CV, voire leurs adresses. Une brèche potentielle pour la confidentialité.
Face à cela, OpenAI a commencé le processus de suppression des contenus déjà référencés par les moteurs de recherche.
Un rappel sur la fragilité du cadre juridique des IA
À ce stade, seule la visibilité publique via les moteurs de recherche a été désactivée. La fonction de partage entre utilisateurs, elle, reste active. En clair, il est toujours possible de générer un lien pour envoyer une conversation à un proche. Mais OpenAI appelle à la vigilance : « Toute personne ayant accès à un lien partagé peut consulter la conversation liée », rappelle l’entreprise dans sa foire aux questions.
L'entreprise met désormais en garde contre tout partage de contenu sensible, même en privé. Car une fois le lien transmis, rien n’empêche qu’il soit rediffusé, sans contrôle.
Cette décision s’inscrit dans un climat juridique encore flou autour des intelligences artificielles. Quelques jours avant la suppression de la fonction, Sam Altman, PDG d’OpenAI, rappelait qu’il était préférable de ne pas trop se confier à ChatGPT, en raison du manque de protection légale claire sur la confidentialité des conversations.
Ce retrait sonne comme un avertissement : tant que les règles restent incertaines, les garde-fous doivent venir des plateformes elles-mêmes.