Confiance : Bayrou se prend une claque, le gouvernement tombe

Bayrou perd son pari. Le 8 septembre 2025, l’Assemblée nationale a rejeté la confiance et précipité la chute du gouvernement.

Paolo Garoscio
By Paolo Garoscio Published on 9 septembre 2025 5h02
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Confiance : Bayrou se prend une claque, le gouvernement tombe - © Economie Matin
0,78%Le CAC40 a terminé la séance du 8 septembre en légère hausse de 0,78%

Le 8 septembre 2025, à l’issue d’une déclaration de politique générale engagée au titre de l’article 49-1, François Bayrou a sollicité la confiance de l’Assemblée nationale. Le verdict tombe net, scellant l’échec du gouvernement et la démission, attendue ce mardi 9 septembre 2025, du Premier ministre.

Vote de confiance : François Bayrou échoue à convaincre

La séquence commence en début d’après-midi par un discours ramassé, au ton d’alerte budgétaire. François Bayrou défend une trajectoire de redressement et une méthode de compromis. Pourtant, malgré des appels répétés au rassemblement, l’hémicycle se crispe. Les présidents de groupes prennent la parole, chacun campant ses lignes, et le vote de confiance s’annonce déjà serré, puis franchement défavorable. Le soir venu, les résultats du scrutin confirment la chute : 364 voix contre, 194 pour et 15 abstentions.

Dans l’hémicycle, François Bayrou a tenté de mettre en avant ses arguments sur la dette, les dépenses et la nécessité d’un socle d’accords transpartisans. Il assume une parole de gravité, où les images maritimes servent à illustrer l’urgence d’une voie commune. Plusieurs formules marquent la journée. « Mesdames et Messieurs les députés, vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement, mais vous n’avez pas le pouvoir d’effacer le réel », a déclaré le Premier ministre, face aux huées, pour souligner que la contrainte financière survivra au résultat du scrutin.

Dans la même veine, il a insisté : « Je crois aux compromis, mais aux compromis qui respectent l’essentiel », relaye BFMTV.

Le couperet tombe, François Bayrou chute et son gouvernement avec

Le résultat est sans appel. 364 députés refusent la confiance, 194 l’accordent, 15 s’abstiennent. C’est historique : pour la première fois sous la Ve République, un gouvernement tombe sur un vote de confiance qu’il a sollicité lui-même. Jusqu’à présent, ce type de chute s’était cantonnée à la confiance réclamée sur des textes, comme ce fut le cas pour Michel Barnier en 2024.

Après un tel échec, la démission du Premier ministre est la conséquence logique du non-soutien des députés. Dès le soir du 8 septembre, l’Élysée diffuse un communiqué : « Le Président de la République prend acte du résultat du vote des députés (…) Il recevra demain le Premier ministre François Bayrou pour accepter la démission de son gouvernement. » Et d’ajouter : « Le Président de la République nommera un nouveau Premier ministre dans les tout prochains jours. »

Nouveau gouvernement ou nouvelle dissolution ? Telle est la question

La sanction parlementaire a un double effet. D’abord, elle met fin au mandat de François Bayrou à Matignon, qui se solde par un échec. Ensuite, elle renvoie Emmanuel Macron à un arbitrage rapide : recomposer un gouvernement, rechercher une majorité de projet, ou envisager d’autres chemins institutionnels si les voies de compromis venaient à se refermer.

Dans la soirée, TF1 Info/LCI dévoile qu’un sondage Ifop réalisé à chaud indique 61 % de Français favorables à une dissolution. Une option qui n’apparaît pas dans les favorites du Président, mais qui pourrait bien s’imposer à lui après les deux journées de mobilisation annoncées pour le 10 et le 18 septembre 2025.

Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint. Après son Master de Philosophie, il s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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