Foodwatch met en cause dix produits laitiers très visibles au rayon frais : derrière un vernis « santé », l’ONG estime qu’ils seraient trop gras, trop sucrés ou trop salés. L’alerte bouscule l’industrie agroalimentaire qui conteste, toutefois, ces critiques et défend ses recettes.
Produits laitiers : Foodwatch dénonce, Bel, Carrefour et Danone contre-attaquent

Le 6 octobre 2025, Foodwatch a publié une alerte visant dix produits laitiers destinés aux enfants en France. L’association réclame un encadrement bien plus strict du marketing, car ces produits seraient « hors des clous » au regard des critères de l’OMS lorsqu’ils s’adressent aux mineurs.
Produits laitiers et enfants : ce que Foodwatch critique
Foodwatch concentre sa critique sur deux ressorts complémentaires : d’abord, des produits laitiers qui séduisent les enfants par des mascottes, des couleurs, des jeux et des petits formats ; ensuite, des emballages qui rassurent les parents par des mentions « calcium » ou « vitamines D ». Selon l’ONG, ces atouts masqueraient des profils nutritionnels trop sucrés, trop salés ou trop gras : « Ces produits laitiers pour les enfants au marketing racoleur ne sont pas sains », affirme-t-elle, en appelant à l’interdiction des promotions qui leur sont dédiées.
Kiri Goûter, Mini Rolls Babybel, Petits Filous, Danonino, gourdes de yaourt Carrefour, P’tite Danette, Nesquik Petit, yaourt Smarties et P’tit Louis sont expressément visés, ainsi que des produits aromatisés chez les marques distributeurs. L’ONG estime que ces produits laitiers ne devraient pas cibler les mineurs.
En outre, Foodwatch met en avant la question des produits transformés : elle relève, par exemple, des épaississants (E407, E410) dans certains fromages pour enfants, des arômes à la place du fruit dans des desserts lactés, et des polyphosphates dans Kiri Goûter, qu’elle considère comme un marqueur d’ultra-transformation. Ainsi, l’ONG soutient que 9 sur 10 des références listées sont ultra-transformées.
Produits laitiers : la défense de l’industrie agroalimentaire
Les entreprises contestent une partie du diagnostic. Ainsi, le groupe Bel déclare : « Le Kiri Goûter et le Babybel Roulé contiennent moins de sel que du Gouda ou de la Mimolette ». de son côté, Carrefour assure : « Notre recette ne contient ni colorant, ni conservateur, ni sel ajouté ». Danone, enfin, annonce : « La P’tite Danette bénéficiera d’une réduction de sucre de 37 % d’ici à la fin de l’année 2025 », relaye TF1 Info. Ces contre-arguments visent, d’abord, à relativiser les comparaisons avec d’autres fromages, ensuite à rassurer sur l’absence d’additifs majeurs, et, enfin, à montrer des efforts de reformulation.
Danone comment : "L’approche utilisée par cette étude n’est pas de nature scientifique. La qualité nutritionnelle de nos produits, en particulier ceux destinés aux enfants, demeure une priorité. Grâce à nos efforts en recherche et innovation, nous améliorons continuellement nos recettes. A titre d’exemple, et bien que le lait contienne naturellement du sucre, la gamme Danonino a baissé son taux de sucre depuis le début des années 2000 de plus de 30 %, et La P’tite Danette bénéficiera d’une réduction de sucre de 37 % d'ici la fin de l’année 2025.
En 2024, nous avons renforcé notre politique de marketing responsable en adoptant des critères plus stricts, alignés sur le cadre réglementaire. Nous nous appuyons sur le système HSR (Health Star Rating), reconnu internationalement et utilisé par les scientifiques, pour évaluer nos produits. C’est pourquoi nous ne faisons pas de marketing à destination des enfants pour les recettes dont le score HSR est inférieur à 3,5 sur 5. Enfin, Danone est signataire de la Charte EU Pledge (chartre des entreprises agroalimentaires)."
Cependant, Foodwatch maintient sa critique structurelle : pour l’ONG, le problème ne tient pas seulement à un nutriment isolé, mais bien à l’ensemble du couple « composition + communication ». Selon TF1 Info, l’association insiste sur un point : rien n’est illégal en l’état, et c’est là, justement, le nœud du sujet. D’où l’appel réitéré à une interdiction des promotions visant les enfants lorsque des produits laitiers ne passent pas les critères OMS.
