La nouvelle de l’assouplissement des règles budgétaires plaidé par Bruxelles n’est pas tombée dans l’oreille de sourds : les pays en délicatesse avec leurs déficits — la France en tête — se sont félicités de l’abandon du dogme de la rigueur.
Mi-novembre, Pierre Moscovici le commissaire européen aux Affaires économiques a demandé aux pays de la zone euro d’investir « plus pour eux-mêmes » et par conséquent, « plus pour les autres ». Cette « politique économique plus expansionniste » qu’il appelle de ses vœux doit soutenir une reprise encore très fragile dans bon nombre de pays de la zone euro.
Du déficit pour soutenir l’activité
Ajoutant la parole aux actes, la Commission n’a pas sanctionné l’Espagne, le Portugal et l’Italie, qui n’ont pas rempli leurs objectifs budgétaires. Bruxelles veut couper l’herbe sous le pied des populistes et des eurosceptiques qui s’appuient sur le rejet de la rigueur par les peuples pour pousser des thèses qui pourraient détruire l’Europe.
Berlin et La Haye dans le camp du non
Mais cette largesse budgétaire ne fait pas le bonheur d’au moins deux pays. L’Allemagne et les Pays-Bas n’ont aucun problème de fin de mois, mieux encore : Berlin dégage même des excédents. Ni Berlin, ni La Haye ne veulent payer pour les déficits excessifs des autres pays. La réunion des ministres des Finances de la zone euro ce lundi 5 décembre s’annonce donc houleuse…