La fin de l'année sera chargée pour le couple franco-allemand. Les principaux partenaires européens doivent en effet s'entendre sur la taxation des GAFA, les géants du numériques qui tirent sur toutes les ficelles possibles pour payer le minimum d'impôt en Europe.
Sur le dossier de la taxation des GAFA, la France et l'Allemagne ont mis du temps avant de se retrouver sur la même longueur d'onde. La solution envisagée, à savoir taxer le chiffre d'affaires plutôt que les bénéfices comme il est d'usage, provoque toujours des remous, que ce soit à Berlin ou dans d'autres capitales européennes. « Nous nous sommes mis d'accord sur un point important qui a été mentionné par le ministre des Finances [allemand] Olaf Scholz, il y a quelques heures, c'est que nous trouverions un accord et qu'il y aurait une décision d'ici la fin de cette année 2018 », a expliqué Bruno Le Maire durant le Grand Rendez-Vous Europe 1, Les Echos et CNews.
Clause d'extinction
Par ailleurs, plusieurs États membres ont fait part de leur réticence sur ce dossier sensible. Le ministre français de l'Économie estime que la proposition française d'une « clause d'extinction » est en mesure de rassurer tout le monde : « dès qu'il y aura une solution au niveau de l'OCDE, une solution globale et internationale », la solution européenne sera remplacée par cette solution globale, assure le locataire de Bercy. La taxation des GAFA n'est pas la seule pomme de discorde entre Paris et Berlin ; la France veut ainsi obtenir un accord sur le renforcement du Mécanisme européen de stabilité (MES).
Fonds de réserve
Paris entend également s'entendre avec ses partenaires de la zone euro sur la création d'un fonds de réserve doté de « quelques dizaines de milliards d'euros » pour régler les éventuels futurs problèmes bancaires dans la zone euro ». Cet accord doit intervenir au plus tard en décembre 2018, a-t-il asséné, car ce sont des décisions « urgentes ». Plus encore que la définition d'un budget européen inscrit sur la feuille de route décidée en juin par Angela Merkel et Emmanuel Macron sur l'avenir de la zone euro.