Si la France est souvent montrée du doigt comme ayant un des meilleurs systèmes de santé au monde, l’Obamacare ayant fortement été influencée par le système français, ce n’est pas la joie pour tous les habitants. Quasiment la moitié des Français renoncerait encore à des soins faute d’avoir l’argent pour les payer. Et les réformes n’y ont rien fait.
Deux études, la même conclusion : les Français renoncent encore aux soins
Un article du Figaro publié le 30 novembre 2016 revient sur deux études publiées les 28 et 29 novembre 2016, respectivement par la mutuelle Mercer et la Fnim (Fédération nationale indépendante des mutuelles). Leurs conclusions sont claires : malgré les réformes sur la généralisation des complémentaires santé dans les entreprises et la limitation des dépassements d’honoraires des médecins, les Français en sont encore réduits à renoncer à certains soins.
La mutuelle, d’une part, reste une option pour riches : s’il est vrai que 92 % des Français ont une mutuelle en 2016, selon l’étude de la Fnim rapportée par Le Figaro, ce nombre n’est pas en augmentation depuis la généralisation de la mutuelle. Pire : il serait en baisse : en 2015 93 % des Français avaient une complémentaire santé et 94 % en 2013.
Mais ce n’est pas tout : ce sont surtout les riches qui ont une mutuelle. Dès qu’ils touchent plus de 50 000 euros par an, les Français optent pour une complémentaire mais dès que leur salaire est inférieur à 20 000 euros par an, ils ne sont plus que 84 % à en avoir une. Or, cette situation concerne tous les Français qui sont au SMIC (17 600 euros par an en 2016) ou qui gagnent moins.
Le renoncement aux soins : une pratique courante
Faute de mutuelle et d’argent, selon la Fnim 37 % des Français ont déjà renoncé à des soins pour des raisons économiques entre 2014 et 2016. Là aussi, les personnes gagnant moins de 20 000 euros par an sont les plus touchées, avec un taux de renoncement aux soins qui monte à 49 %.
Les contrats responsables sont également en cause : le gouvernement interdit aux complémentaires de rembourser les assurés à leur guise afin de réduire les dépassements d’honoraires. Les contrats non-responsables existent, mais ils sont surtaxés et 2 Français sur 3s, selon l’étude de Mercer dont a pris connaissance Le Figaro, ne savent pas si leur contrat est, ou non, responsable.
L’effet de cette clause de responsabilité est simple : les montants remboursés sont moins élevés qu’auparavant. Du coup, selon l’étude Mercer, le reste à charge du patient est passé de 8,40 euros à 17 euros en cas d’hospitalisation, et de 2 euros à 4,60 euros en cas de consultation d’un spécialiste. Un montant qui a plus que doublé, en somme, et qui n’aide en rien à améliorer l’accès aux soins.