La taxe de séjour est incluse dans le prix d’une nuitée, sur AirBnb comme dans le prix d’une chambre d’hôtel. Il s’agit d’une taxe qui rentre dans les caisses des collectivités locales ce qui a poussé le député En Marche Joël Giraud à tenter un coup de poker : étant donné qu’AirBnb et les autres sites de location entre particuliers ont de plus en plus de succès, pourquoi ne pas augmenter cette taxe pour augmenter les revenus des collectivités locales ?
De 89 centimes à plusieurs euros par nuit
La taxe de séjour est collectée automatiquement par AirBnb sur le prix payé lors de la réservation par les touristes car oui… ce sont eux qui la payent. Actuellement la loi prévoit qu’elle ne soit que de 0,89 euro par nuitée et par personne. Une très petite somme qui a tout de même rapporté 7,3 millions d’euros en 2016… pour seulement 19 communes dont Paris.
Joël Giraud a proposé un amendement qui va moduler le montant de cette taxe en fonction du prix payé à la réservation au lieu d’être fixe. L’amendement, validé par la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale, a été déposé dans le cadre de la loi de finances rectificative actuellement débattue. Une modification de la loi qui va potentiellement faire passer la taxe à plusieurs euros par nuit, parfois des dizaines.
AirBnb critique cette nouvelle décision contre la location entre particuliers
La proposition de Joël Giraud prévoit que les collectivités locales auront le choix de choisir le taux de leur taxe avant le 1er mars 2018, le taux entrant en vigueur dès le 1er mai 2018. Elles ont la possibilité de le choisir puisqu’elle devra être comprise entre 1 % et 5 % du prix des nuitées par personne (les mineurs sont exclus).
En supposant par exemple qu’une ville opte pour le taux maximum, Paris ne devrait pas se priver, un couple qui louerait un AirBnb pendant trois nuits à 100 euros la nuit paierait donc au maximum 7,50 euros. Aujourd’hui ce même couple paye moins de 4 euros. Une différence qui semble l’égère mais qui va faire la différence sur le long terme, surtout dans les villes touristiques.
AirBnb a déjà critiqué cette taxe dans un communiqué : la plateforme estime qu’elle va influencer négativement le budget des vacances des Français. Mais le gouvernement a clairement une cible en tête : les JO 2024 à Paris. D’ici là il faudra que les collectivités locales puissent compenser le manque à gagner lié à la location entre particuliers par rapport aux hôtels.