L’Allemagne atteint l’équilibre budgétaire avec… deux ans d’avance

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 4 décembre 2012 à 6h17

D'un côté du Rhin, on fait mentir les prévisions et les statistiques économiques, leur demandant d'améliorer la vérité ou de prédire un avenir meilleur que prévu. De l'autre coté du fleuve, on fait également mentir les chiffres, mais dans l'autre sens.

Bon, d'accord, le gouvernement allemand s'est fait accrocher récemment pour avoir caviardé un rapport sur la pauvreté, en enlevant deux trois phrases comme "en Allemagne en 2010, près de quatre millions de personnes travaillaient pour un salaire horaire brut de moins de sept euros". L'Allemagne "fabrique" peut-être des pauvres, peut-être même plus que la France car elle n'a pas le RSA que tout le monde nous envie et ne redistribue pas 37 % de la richesse sous forme d'allocations. Mais le budget de l'Etat, lui, est à l'équilibre, et ce, avec un an d'avance sur les prévisions.

En 2012, sur la base des dernières projections de l'activité économique et des dépenses et recettes fiscales, le ministère des finances allemand prévoit l'équilibre de son budget, quand les mesures mises en oeuvre pour l'atteindre ne devaient produire leur plein effet qu'à l'horizon 2014. Tous les feux sont au vert : les recettes fiscales ont augmenté de près de 30 milliards, non du fait d'augmentation d'impôts puisqu'ils ont baissé, mais parce que l'activité économique croît, et la richesse produite avec. Les caisses de sécurité sociale et de retraite sont aussi excédentaires, et accumulent des réserves, qui risquent d'être bien utiles quand le fléau allemand, la natalité de 1,4 enfant par femme, produira ses effets délétères. En attendant, le taux de chômage plafonne à .. 6,5 %, soit presque moitié moins qu'en France.

Ces statistiques flatteuses sont une aubaine pour le gouvernement d'Angela Merkel à moins d'un an des élections législatives, qui désignent par contre-coup le chancelier et dont le véritable chef du gouvernement allemand, le président n'occupant qu'une fonction honorifique.

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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