Après la crise sanitaire, la crise économique

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 10 avril 2020 à 10h55
Crise Dette Deficit Coronavirus 1
100 MILLIARDSLe plan d'urgence passe de 45 à 100 milliards d'euros.

Un désastre économique : c'est ce qui attend la France après la crise sanitaire du coronavirus. Les finances publiques vont en pâtir énormément, avec une dette et un déficit qui vont exploser.

Le tableau très sombre dépeint par Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, et Gérald Darmanin, son collègue à l'Action et aux Comptes publics, dans les colonnes des Echos fait froid dans le dos. Le gouvernement a choisi de soutenir les entreprises et l'économie à bout de bras pendant que la France est en confinement, luttant contre la propagation du coronavirus. Un combat qui a un prix, celui de l'explosion du déficit et de la dette face à une chute vertigineuse de la croissance : la contraction du produit intérieur brut est désormais estimée à 6% pour 2020. « Il s'agit de la plus grande récession en France depuis 1945 », décrit Bruno Le Maire. Une croissance négative qui pourrait empirer si le confinement devait se poursuivre au delà de mi-mai.

La plus grande récession depuis 1945

Quant à la reprise de l'activité, elle sera progressive, prévoit-on à Bercy. « Les touristes ne reviendront pas du jour au lendemain (…) Dans l'industrie, les chaînes de production peuvent être très longues à rétablir », explique le ministre de l'Économie. Les mesures mises en place par le gouvernement pour aider les entreprises à tenir le choc du confinement vont faire un sacré trou dans les finances publiques. La dette, qui flirtait autour des 100% depuis plusieurs mois, sera de 112% cette année. Loin des 98% prévus par l'exécutif… Mais c'était avant l'épidémie. Le déficit passera lui à 170 milliards d'euros, au lieu des 93 milliards visés à l'origine. Soit 7,6% du PIB, largement au-delà du seuil des 3% de Bruxelles.

La dette explose

« Cette dette répond à un impératif : éviter les faillites d'entreprises et le naufrage de notre économie. Sur le long terme, il est nécessaire de disposer de finances publiques saines et de réduire la dette », a défendu Bruno Le Maire. Le plan d'urgence va lui passer de 45 à 100 milliards d'euros, dont 20 milliards pour le chômage partiel (au lieu des 8,5 milliards planifiés), le fonds de solidarité passe de 1 à 6 milliards d'euros, le budget consacré aux achats du matériel sanitaire est désormais doté de 4 milliards d'euros, contre un milliard précédemment prévu. Des primes, aux contours encore en arbitrage, seront versées aux personnels de santé et aux fonctionnaires en contact direct avec le public.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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