La décision est historique et montre une nouvelle fois en quoi la pandémie du Covid-19 est incomparable à tout ce que le monde moderne a connu jusqu’à présent : le groupe Argus a annoncé une suspension temporaire de sa cote pour les voitures d’occasion. Une première depuis sa création… en 1940.
Le marché de l’occasion paralysé à cause du confinement
Le confinement de l’ensemble de la population française a mis en stase l’ensemble de l’économie du pays… et l’automobile n’est pas épargnée. Alors que les chaînes de production sont à l’arrêt et que les concessionnaires sont fermés, les ventes de voitures d’occasion subissent aussi l’impact de l’interdiction de sortir de chez soi. C’est logique… et ça reprendra avec la fin du confinement programmée pour le 11 mai 2020.
L’arrêt des ventes de voitures neuves comme de voitures d’occasion a contraint le groupe Argus à prendre une décision qualifiée d’inédite par Olivier Flavier, directeur général : la suspension de la cote pendant 2 mois. « C’est un acte fort, inédit depuis 80 ans, et qui nous a semblé nécessaire pour contribuer, à notre niveau, à la relance économique de notre pays. » La cote Argus avait en effet continué lors des autres grandes crises économiques : le krach pétrolier de 1973, la bulle Internet début 2000 et même la crise des subprimes de 2008-2009.
Sauvegarder la valeur des stocks
La décote d’une voiture est continue : on estime qu’une voiture neuve perd près de 20% de sa valeur (selon les modèles, bien évidemment) durant sa première année. Or, si cela ne pose pas de problèmes en temps normal, avec le marché à l’arrêt, la décote ne fait qu’entraîner une dépréciation des stocks.
« Aujourd’hui, nous en sommes à plus de 40 jours de confinement, les ventes vont reprendre en mai, et donc c’est au moment où l’activité reprend que les particuliers et les professionnels vont avoir besoin de regarder la valeur de leurs biens et de leurs stocks », explique Olivier Flavier. Or, selon les calculs de l’Argus, la dépréciation des stocks, si elle avait continué, aurait conduit à une perte nette de 180 millions d’euros sur les quelque 6 milliards d’euros de valeur des 400.000 voitures en stock en France.