Entreprises : les marges vont encore baisser en 2014, au plus bas historique

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 3 octobre 2014 à 5h42

Le CICE n'aura servi à rien, ou pas grand chose. Le "machin" (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) devait permettre aux entreprises de dégager du cash, par un remboursement rétroactif d'un trop perçu d'impôt qui ne dit pas son nom. Manque de chance, on a vite découvert que ce n'était pas ceux qui en avaient le plus besoin qui en bénéficiaient le plus !

Sans compter les très nombreuses, trop nombreuses entreprises qui ont renoncé à en bénéficier, le coût d'instruction des dossiers étant parfois supérieur ou équivalent au "bénéfice" attendu. Et en tout cas dissuasif pour une PME. Un dossier CICE peut revenir à 4, 5000 euros, voire plus du double, pour une petite PME, en "temps administratif" de constitution du dossier, que ce temps soit facturé par un comptable, ou pris sur celui d'un salarié de l'entreprise demandeuse. Résultat, "seuls" 8,7 milliards d'euros de CICE on été réclamés par les entreprises, quand en année pleine les prévisions donnaient un coût de 20 milliards d'euros.

Résultat, le taux de marge des entreprises française est désormais de 29,4 %, contre 29,8 % en 2013 selon l'INSEE. Une des explications de l'institut national de la statistique et des études économiques, c'est... la hausse des salaires. L'inflation ayant marqué le pas en cours d'année, alors que certaines hausses de salaires ont été décidées en tout début d'année ou au premier trimestre, les salaires ont augmenté plus qu'il l'aurait fallu pour compenser la hausse des prix. Ce qui, mécaniquement, renchérit (un peu) le coût du travail... Une partie du CICE est ainsi passée dans ces hausses de salaires d'après l'institut. Autre explication de l'INSEE : le CICE a aussi permis à certaines entreprises de réduire leurs prix, pour être plus compétitives, avec pour conséquence là encore, des marges au plus bas. Dans tous les cas, l'espoir de voir le CICE contribuer à créer des centaines de milliers d'emplois - 250 000 annonçait en son temps le gouvernement. On risque de les attendre encore un peu...

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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