Budget 2015 : dettes et dérapages à tous les étages

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 1 octobre 2014 à 4h59

Un professeur qui se pencherait sur la copie de l'élève Valls arriverait immédiatement à cette conclusion : il a baissé les bras, il a laché l'affaire. Arrivé à Matignon, le Premier ministre ne déclarait-il pas que la priorité absolue devait être la réduction des déficits publics ?

A voir le projet de loi de finances pour 2015, c'est tout le contraire qui va se passer. Remplacez Valls par Hollande, et la conclusion est la même. Moi président, qui promettait le retour à l'équilibre budgétaire au cours de son mandat et 3% de déficit public en 2013 mérite quoi qu'on en dise un zéro pointé. Sans le bénéfice des circonstances atténuantes.

En 2015, le déficit public visé est donc de... 4,3 %. contre 4,4 % en 2014, autant dire, quasiment aucune amélioration. Ou plutôt si : Le déficit public 2014 devait initialement être contenu sous la barre des 3%. Puis, être de 3,6 %. Puis, un peu en dessous de 4%. Puis de 4% tout rond. Puis finalement voici quelques semaines, de... 4,4 % ! Autant dire que la prévision de déficit budgétaire fixée à 4,3 % pour 2015 ne saurait-être autre chose que le vrai chiffre, et non un chiffre pipeauté, amenuisé, pour faire passer la pilule à Bruxelles et ailleurs ! Car sinon, rapporté aux dérapages successifs du budget 2014, cela signifierait qu'en septembre 2015, dans un an, il faudrait dire à nos partenaires européens et à nos balleurs de fonds que le déficit réel est plus proche de 6 % que de 5... intenable.

L'équilibre ? 2019, pas avant. Et, à voir l'incapacité totale à faire baisser le déficit public en trois ans tout de même, ne serait ce que de quelques dixièmes, on a du mal à y croire, tout simplement. Tout dérape : la pour l'année prochaine permettront à la collecte de s'améliorer par rapport à 2014, et donc, que l'impôt rentrera mieux. Pari audacieux... Résultat des courses, fin 2015, la dette publique devrait atteindre 2100 milliards d'euros, et dépasser le cap fatidique des 100 % du PIB. Si l'on vous dit l'inverse, n'y croyez pas. C'est dans les chiffres, et non dans notre boule de cristal...

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Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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