Chômage : le mauvais bilan du premier trimestre 2015

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 15 mai 2015 à 7h09
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60 000Le secteur de la construction poursuit son plongeon avec la suppression de 60 000 postes au premier trimestre.

Avec 0,6% de croissance du PIB au premier trimestre, la France a fait mieux que les prévisions. Le pays devrait aisément remplir son objectif de 1% de croissance annuelle en 2015, mais même à ce niveau, il ne créé pas d’emplois.

Et les chiffres sont têtus. Malgré la reprise, on constate au premier trimestre un recul de l’emploi marchand. D’après l’Insee, l’économie française a perdu 13 500 emplois pendant les trois premiers mois de l’année, ce qui représente une baisse de 0,1% par rapport au même trimestre de 2014. Consolation : au troisième trimestre de l’an dernier, la France avait supprimé rien moins que 60 000 emplois.

Les secteurs en petite forme

Dans le détail, c’est la construction et l’industrie du bâtiment les plus grands perdants du trimestre. Le secteur a détruit 60 000 emplois, et la soupe à la grimace n’est pas complètement avalée puisque l’activité devrait baisser de 0,4% cette année. Sur tout 2015, ce sont 30 000 emplois qui finalement pourraient bien disparaître dans le secteur.

L’industrie n’est pas non plus en grande forme. Ce secteur de l’économie a vu des pertes d’emplois conséquentes ces trois premiers mois de l’année, soit 5 900 postes en moins. L’intérim, qui fournit beaucoup des troupes du secteur, n’est pas non plus à la fête avec 9 700 postes détruits. Seul le secteur tertiaire maintient la tête hors de l’eau avec 24 100 postes créés (+0,1% par rapport au quatrième trimestre 2014).

Le moteur de la croissance insuffisant

Mais quoi qu’il en soit, même avec le moteur de la croissance qui semble vouloir repartir, celui du travail est toujours en panne. La France compte 15,7 millions de postes, un niveau qui rejoint celui de 2004. Il reste donc encore bien du chemin à parcourir et de la croissance à aller chercher coûte que coûte pour voir le chômage baisser.

Il ne faut pas oublier non plus que la croissance constatée à un moment donné n’a pas de répercussions immédiates sur le niveau du chômage. Il faudra qu’elle se prolonge durant plusieurs trimestres pour constater que les entreprises embauchent de nouveau.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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