Voici quelques jours, fin 2014, c'était la barre des 60 dollars le baril qui était franchie à la baisse, à l'étonnement général. Lundi 4 février, c'est la barre, symbolique, des 50 dollars qui était franchie pendant quelues minutes à la Bourse de New York pour le "light sweet crude", le baril de pétrole léger, qui sert de référence au marché des hydrocarbures. Cela faisait six ans que le baril de pétrole ne s'était pas vendu si peu cher. Six ans où : en pleine crise économique et financière, quand l'économie mondiale tournait au ralenti, sonnée.
Mais cette fois, si l'économie mondiale ne va pas beaucoup mieux, c'est surtout la surproduction qui est la cause de l'effondrement du prix du baril de pétrole, plus que divisé par deux désormais en un an. L'Irak a retrouvé ses niveaux de production des années 80, après plusieurs années de quasi absence des marchés. La Russie, qui a terriblement besoin des devises étrangères qui achètent son pétrole et son gaz (plus de 20 % de ses recettes) a atteint un niveau record de production en décembre. Les Etats-Unis, même si les pétroles de schiste reviennent probablement plus cher à produire que le cours actuel du pétrole brut (on parle de... 60 dollars en moyenne) continuent également à inonder leur marché intérieur avec leur brut, et n'ont donc pas besoin d'importer beaucoup, au grand dam des pays producteurs de pétrole réunis au sein de l'OPEP, et dont il se dit qu'ils poussent à la baisse des cours du brut pour obliger l'Amérique à lever le pied avec sa production, et reprendre massivement ses importations.
Tout cela devrait faire en sorte que les prix de l'essence à la pompe s'effondrent. Ben non : le gazole a augmenté de 2,14 centimes depuis le début de l'année. Ca tombe bien, c'est le montant exact des nouvelles taxes que ce carburant supporte depuis le 1er janvier ! En revanche, le super sans plomb 95 a lui aussi légèrement augmenté de 0,62 centimes en moyenne, alors même qu'il ne supporte aucune nouvelle taxe. C'est donc bien la preuve que les pétroliers ne répercutent pas (encore) les baisses des cours du brut sur les prix des carburants à la pompe....