Chevalgate : les ventes de plats surgelés à la viande s’effondrent

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Par Laure De Charette Modifié le 26 février 2013 à 6h06

Les consommateurs n'auraient-ils plus confiance ? Ils se montrent en tout cas désormais frileux devant les rayons surgelés des grands magasins, dans la foulée du scandale de la viande, supposée être du boeuf mais qui s'est avérée être parfois du cheval.

Les ventes de plats surgelés cuisinés à base de boeuf ont reculé dans les grandes surfaces de 45% dans la semaine qui a suivi la révélation du scandale, selon une étude du cabinet Nielsen publiée hier. Soit un manque à gagner pour l'industrie du surgelé évalué à 1 million d'euros, rien qu'entre le 11 et le 17 février. Cela représente 300 tonnes de moins par rapport à la même période en 2012. Lasagnes (-45%), hachis parmentier (-49%), moussakas (-52%) : tous ces plats abondamment cités dans les médias au plus fort du scandale sont impactés. Sur les 248 références de plats cuisinés surgelés à base de bœuf, une trentaine ont même vu leurs ventes plonger d'au moins 80% sur la semaine qui a suivi la révélation de l'affaire.

Et la tempête continue : la chaîne de magasins suédoise Ikea, qui vend des meubles en kit mais aussi des spécialités culinaires scandinaves (l'an dernier, sa branche alimentaire a enregistré un chiffre d'affaires de 1,2 milliard d'euros), se trouve à présent dans le collimateur. Là encore, certaines de ses boulettes de viande surgelées contiendraient en réalité du cheval, selon les résultats d'un test réalisé en République tchèque. Du coup, Ikéa a annoncé hier qu'il retirait de la vente dans une quinzaine de pays européens ces fameuses boulettes suspectes.

Pour tenter de redonner confiance aux clients, certains mettent les bouchées doubles : c'est le cas de la célèbre enseigne française spécialisée en surgelés Picard, qui lance une grande campagne de communication où elle s'engage à pratiquer des tests ADN systématiques sur les plats cuisinés à base de boeuf, à renforcer les audits qualité, à mentionner l'origine des viandes sur les emballages et à utiliser exclusivement de la viande bovine française dans ses productions.

Et les scandales alimentaires pourraient continuer. Aux Etats-Unis, une étude a révélé qu'un tiers des poissons vendus dans les magasins d'alimentation et les restaurants ont en réalité un étiquetage erroné : pompon à la place du rouget, morue et bar qui n'en sont pas, escolar en lieu et place du thon blanc alors même que cette espèce de poisson peut provoquer de graves troubles digestifs, poissons d'élevage et non sauvages, etc. Le scandale du poisson traversera t-il... l'Atlantique ?

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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