Déficits et emprunts à tous les étages dans les collectivités locales

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 6 octobre 2014 à 5h21

Les collectivités locales semblent être la bête noire des dépenses publiques. Alors que tout le monde se serre la ceinture, que le budget de tous les Ministères est réduit et que même l'Elysée ne se fait plus livrer de fleurs mais envoie quelqu'un les chercher à Rungis (pour plus de 100 000 euros par an), les collectivités locales, elles, auraient triplé leur déficit cumulé en un an.

Un déficit qui explose chez les finances locales

Le Ministre des Finance ne serait pas au courant d'un tel rapport qui épingle un déficit qui explose : en un an il aurait augmenté de 5,5 milliards d'euros passant de 3,7 milliards en 2012 à 9,2 milliards en 2013... Ce qui signifie que loi de s'adapter à la cure d'austérité mise en place à tous les étages en France, elles continuent de dépenser toujours plus.

Des frais de fonctionnement qui augmentent seraient en cause selon Michel Sapin, ministre des Finances, qui dit ne pas être au courant de ce rapport. « Je suis persuadé, sans que ce soit une cure d'austérité pour elles, qu'il est possible de faire des économies » a-t-il déclaré avant de rappeler tout de même une donnée importante : les dépenses locales représentent 25% des dépenses publiques, et donc du Budget.

Embauches, Investissement, Emprunts

Selon le rapport dont le Journal du Dimanche a pris connaissance, les dépenses des collectivités locales ont explosé pour trois simples raisons : elles ont embauché, elles ont investi... et comme elles n'avaient pas assez d'argent, elles ont emprunté. Le scénario classique.

Dans le détail, les embauches en 2013 ont augmenté la masse salariale des collectivités locales de 3,1% en 2013... une deuxième année consécutive de hausse puisqu'en 2012 c'était sensiblement la même chose : +3,5%.

De plus, les investissements ont augmenté : +8,1% en 2013. Selon le rapport, c'est une « hausse jamais égalée depuis 2009 ».

Du coup, maintenant les collectivités locales pèsent 10% de l'ensemble des déficits publics, trois fois plus qu'en 2012 (3%).

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio