Un e-commerce plus responsable en 6 propositions

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Par Romain Gavache Publié le 26 avril 2022 à 4h56
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11%En 2021, le nombre de sites de e-commerce en France a encore progressé de 11%.

Le second tour des élections approchant, fort est de constater que les sujets écologiques ne sont toujours pas au coeur des débats. Ces élections sont pourtant le moment opportun pour mettre en avant la crise écologique et surtout les solutions à mettre en place pour tenter d’y faire face.

Plusieurs sujets auraient pu être mis à l’honneur ces dernières semaines, dont la réforme du e-commerce par exemple. En effet, si le secteur du commerce en ligne connaît une expansion phénoménale depuis ces dernières années, et en particulier depuis le début de la crise COVID, son empreinte écologique continue elle aussi d’augmenter.

Pour permettre à la population de consommer de façon plus responsable et surtout d’imposer aux marques, vendeurs et distributeurs d’intégrer dans leurs stratégies commerciales les enjeux environnementaux, 6 solutions concrètes sont proposées ci-dessous :

De la transparence, de la transparence et encore de la transparence :

Instaurer une obligation de transparence sur l’origine des produits, de leurs composants et de leurs matières premières ainsi que sur le coût écologique de leur transport et de leur livraison à domicile. Une mesure incontournable pour donner aux produits locaux ou à bilan carbone faible un avantage compétitif décisif.

Aller plus loin dans la promotion de la réparation. L’indice de réparabilité mis en place par le gouvernement va dans le bon sens. Il faut cependant le compléter en donnant plus de précisions sur le degré de réparabilité des composants et en indiquant de façon détaillée

Améliorer l’étiquette énergétique. Connaître les performances énergétiques d’un produit électroménager est un pas en avant considérable. Mais une lettre ne suffit pas pour donner un impact concret à ce critère dans les choix de consommation. Cette étiquette pourrait ainsi intégrer une estimation de la quantité d’énergie utilisée sur une certaine durée pour une utilisation moyenne voire le montant économisé par rapport à un produit plus énergivore.

Privilégier les options éthiques

Inciter les distributeurs à mettre en avant des produits éthiques, made in France, reconditionnés, à faible empreinte écologique voire à impact social positif, par exemple via une déduction fiscale spécifique. Ces produits dont la promotion serait encouragée pourraient par exemple être identifiés à l’aide d’un label de consommation éthique.

Réduire les actions défavorables aux enjeux écologiques

Limiter les possibilités de retour des produits. Les politiques de retour gratuit ont été permises par une régulation en faveur des droits des consommateurs et partent donc d’une intention louable. Mais leur usage abusif a désormais un impact écologique extrêmement élevé. Il est en effet devenu courant de commander plusieurs tailles ou couleurs d’un même produit simultanément pour n’en garder qu’un modèle ou encore d’avoir recours au paiement après usage. Or, les modèles non gardés sont bien souvent détruits. Il devient urgent d’établir un cadre permettant de limiter ces excès.

Contrôler les pratiques commerciales abusives. L’usage de prix barrés hors de tout encadrement est souvent trompeur et incite abusivement à la consommation. Il importe de contrôler ces réductions afin de les réserver aux soldes authentiques et aux secteurs soumis à des rotations de stock.

Restreindre les paiements en plusieurs fois. Le paiement en plusieurs fois s’est démocratisé jusqu’à concerner toujours plus de types de biens. La généralisation de ces mécanismes s’apparente à un recours facilité au crédit et favorise la surconsommation et l’endettement. L’activité des opérateurs de paiement ainsi que des distributeurs gagnerait donc à être mieux encadré en réservant l’achat en plusieurs fois à des produits onéreux et nécessaires.

Les choix de consommation sont au coeur des discours sur la transition écologique. Mais les comportements des consommateurs sont largement orientés par les pratiques commerciales des entreprises et la législation qui les encadre. Face à la crise climatique, les actions individuelles ne suffisent donc pas, il est urgent de construire un e-commerce plus responsable et plus durable !

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Romain Gavache est Country Manager chez leDénicheur, un comparateur de produits en ligne.

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