Eurostat a mené une enquête passionnante sur la structure des salaires en Europe. On y apprend qu’un salarié sur six dans l'Union européenne est un travailleur à bas salaire.
En Allemagne, 22% des salariés touchent un bas salaire
Les situations diffèrent fortement entre États membres. La proportion de bas salaires parmi les salariés s'élevait à 17,2 % dans l'Union européenne en 2014. Cela signifie qu'ils gagnaient deux-tiers ou moins du salaire horaire national brut médian.
Sur un plan géographique, la proportion de travailleurs à bas salaires varie fortement selon les États membres. Les pourcentages les plus élevés ont été observés en Lettonie (25,5%), en Roumanie (24,4%), en Lituanie (24,0%) ainsi qu'en Pologne (23,6%), suivies de l'Estonie (22,8%), de l'Allemagne (22,5%), de l'Irlande (21,6%) et du Royaume-Uni (21,3%).
En France, ils ne sont que 8,8%
En revanche, moins de 10% des salariés percevaient des bas salaires en Suède (2,6%), en Belgique (3,8%), en Finlande (5,3%), au Danemark (8,6%), en France (8,8%) et en Italie (9,4%). La France tire donc correctement son épingle du jeu.
De grandes différences subsistent également entre hommes et femmes ainsi qu'en fonction des tranches d'âges. Dans l'UE en 2014, 21,1% des femmes salariées percevaient un bas salaire, contre 13,5% des salariés hommes.
En outre, près d'un tiers (30,1%) des salariés âgés de moins de 30 ans percevaient un bas salaire, contre 14% ou moins pour les tranches d'âges situées entre 30 et 59 ans.
Le niveau d'études joue également un rôle important: plus il est faible, plus la probabilité d'être un travailleur à bas salaire est élevée. Dans l'UE en 2014, tandis que 28,2% des salariés ayant un faible niveau d'études étaient des travailleurs à bas salaires, cette proportion chutait à 20,9% pour les salariés ayant un niveau d'éducation moyen et passait sous la barre des 7% (6,4%) pour ceux d'un niveau d'éducation supérieur.
Le type de contrat a aussi un impact important. Dans l'UE en 2014, 31,9% des salariés en contrat à durée déterminée percevaient un bas salaire, contre 15,3% de ceux en contrat à durée indéterminée.