La parité entre l'euro et le dollar : c'est le destin qui pointe entre les deux principales devises mondiales. Mercredi 16 janvier, la monnaie unique a connu une étape historique : elle est descendue à 1,1780 dollar, plus bas que son cours d'introduction (le 4 janvier 1999, l'euro valait 1,1789$).
L'euro perd de sa puissance
Ça n'est pas une première pour l'euro : de 2000 et la fin de l'année 2002, la devise européenne cotait moins chère que le dollar. Mais depuis, ce sont quatorze années d'euro fort qui se sont succédées sans discontinuer. Mais la parité est proche, croit-on chez les analystes et les banquiers, même si on ne s'entend pas encore sur la date effective.
La politique de la BCE et la crise politique et économique qui frappe la zone Euro ont eu et vont continuer d'avoir un impact sur la monnaie unique, mais ce n'est pas nécessairement mauvais en termes économique. Une monnaie faible ou à tout le moins à parité avec le dollar implique certes des touristes moins fortunés à l'étranger, mais ce sont surtout des gains automatiques et « faciles » de compétitivité.
Pour la croissance et contre la déflation
Les entreprises européennes exportatrices vont mécaniquement en profiter, puisque leurs produits seront commercialisés moins cher. À terme, l'Allemagne et son industrie tournée vers l'extérieur devrait en profiter, mais aussi toutes les sociétés de la zone Euro. Et notamment la France : la baisse de l'euro face au dollar fait partie, avec le pétrole bon marché, des leviers de marge que le gouvernement compte bien exploiter pour atteindre son objectif d'1% de croissance cette année. Une manière aussi de tenter de stopper le spectre de la déflation en Europe.
Quant au dollar, les longues périodes de hausse et de baisse sont monnaie courante, si on ose dire. D'ailleurs, le dollar faible a largement participé de la relance de la croissance des États-Unis ces dernières années.