L’Europe sera-t-elle capable d’éviter le scénario du pire avec la Grèce ? La perspective d’un « Grexit », c’est à dire la sortie de la Grèce de la zone euro, n’a jamais été forte alors qu’Athènes n’a toujours pas réglé les 1,6 milliard d’euros dus au FMI.
Le pays a jusqu’à la fin du mois pour régler cette ardoise et espérer continuer à vivre au sein de la zone euro. Mais la réunion de l’Eurogroupe programmée ce jeudi 18 juin annonce l’échec des négociations entre la Grèce et ses créanciers. Le défaut de paiement auprès du FMI est désormais tangible, tout comme le « Grexit ».
320 milliards d’euros de dette
Enjeu : les 320 milliards d’euros de dette contractés par le pays depuis sa descente aux enfers. L’aide internationale composée de la BCE, du FMI et de l’Union européenne, a remis deux fois au pot pour sauver la Grèce, une fois en 2010, la seconde fois en 2012.
En cas de sortie d’Athènes de la zone euro, les partenaires du pays devront s’asseoir sur le remboursement d’une grande partie de ces sommes. Les 320 milliards d’euros prêtés au pays, et qui pourraient passer par pertes et profits, sont des créances publiques à 80%. Le FMI en détient 33 milliards, les autres partenaires de la Grèce 223 milliards. La BCE a de son côté ajouté 118 milliards pour sauver le système bancaire grec.
Addition salée pour la France
Or, derrière ces institutions, se cachent les États membres de l’Union européenne… dont, évidemment, la France, qui est le deuxième pays créancier de la Grèce. La facture pourrait s’élever à 68 milliards d’euros ! L’Allemagne, premier contributeur, devrait gérer 85 milliards de pertes. Pour l’Hexagone, la facture de la gabegie grecque représenterait jusqu’à 4 000 euros par foyer fiscal…
Évidemment, ce n’est pas aussi simpliste, mais le défaut de paiement de la Grèce puis sa sortie de la zone euro entraineraient des conséquences particulièrement importantes, même si le pays ne représente que 2,5% du PIB européen.