Il faut bien trouver de l’argent frais, les caisses de l’Etat en étant désormais dépourvues. Alors François Fillon, l’ancien Premier ministre sorti grand gagnant de la primaire de la droite, veut privatiser à tour de bras.
Rien à faire ici
« Le pays est terriblement endetté, il va devoir faire face à la remontée des taux d'intérêt dans les prochains mois ou les prochaines années. Comment investir quand on n'a pas d'argent ? Moi je veux reprendre les privatisations, que l'Etat sorte des entreprises du secteur commercial où il n'est pas absolument nécessaire », a expliqué le candidat à la présidentielle dans son fief de la Sarthe.
Ce n’est pas première fois qu’il fait part de son souhait de relancer les privatisations, pour financer les investissements publics nécessaires. Il estime ainsi que « l'Etat n'a pas vocation à rester indéfiniment dans une entreprise », en l’occurrence Renault par exemple (on se souvient que son futur rival à la présidentielle, Emmanuel Macron, avait réalisé une montée en capital de l’Etat au sein de ce fleuron français au printemps 2015 alors qu’il était encore ministre de l’Economie).
1 444 entreprises sous la coupe de l'Etat
Les privatisations en France ont commencé en 1986 sous le gouvernement de cohabitation dirigé par Jacques Chirac. Certaines de ces privatisations concernaient des sociétés fraîchement nationalisées, comme Paribas ou Saint-Gobain, à la suite de l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Ce mouvement de privatisation qui était au début une réaction aux nationalisations précédentes a perduré, notamment afin de réduire la dette publique.
La privatisation peut être totale si toute l'entreprise passe dans le secteur privé ou partielle, si seulement une partie du capital est vendue.
En 2013, l'État français contrôle encore directement 88 sociétés françaises, selon les chiffres diffusés par l'Insee mi 2015. Si l'on comptabilise également leurs filiales, elles sont alors 1444 à être sous la coupe de l'État. Un nombre qui a diminué comme une peau de chagrin par rapport à la grande époque des nationalisations qui a culminé en 1984, avec 3500 sociétés sous contrôle direct de l'État.