C’est "un peu le combat de David contre Goliath...". C’est du moins en ces termes qu’Eliane Houlette, la chef du parquet national financier, a détaillé dimanche 29 mai les coulisses de l'enquête pour fraude fiscale visant Google France.
Nom de code : Tulipe
Le célèbre moteur de recherche américain Google est accusé par le fisc français de ne pas payer autant d’impôts qu’il devrait. Il engrange en effet des millions sur le sol français, mais Bercy n’en voit pas la couleur ! Alors les agents du parquet national financier se sont introduits dans ses bureaux le 24 mai dernier, lors d’une opération baptisée "Tulipe". La directrice du PNF a raconté les coulisses de cette incroyable opération lors de l'émission le "Grand Rendez-vous" Europe 1/I-Télé/Le Monde.
Le 24 mai dernier donc, des magistrats du PNF assistés de policiers de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff) et d'experts en informatique ont mené des perquisitions au siège de Google France. Soit au total près d'une centaine de personnes.
Au moins autant d'informations que Panama Papers
Ils ont pu collecter une masse "considérable" de données informatiques - "plusieurs téra-octets" - "au moins autant que Panama Papers peut-être même plus", a estimé le procureur national financier.
Leur exploitation va prendre "plusieurs mois", malhereusement peut-être plusieurs années, faute de "logiciels extrêmement performants".
Elle précise que tout cela devrait se finir devant les tribunaux au cours d’un procès.
Il faut dire que les sommes en jeu sont considérables : le fisc réclamerait 1,6 milliard d’euros d'arriérés d'impôts à Google. De quoi remplir, un peu, les caisses de l’Etat désespérément vides !