Immobilier : le littoral épargné par la crise ?

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Par Jean-Marc Février Modifié le 8 juin 2012 à 17h11

Faut-il investir dans l’immobilier ? Oui, mais pas n’importe où ! Après une année 2011 paradoxalement bonne, les professionnels du secteur anticipent une baisse de leur activité et des prix, dans des conditions variables. Les stratégies d’investissement sont donc délicates à définir dans un contexte incertain, sensible à la conjoncture économique, mais aussi aux jeux des banques et de l’Etat à travers la fiscalité.

Restent quelques certitudes : la croissance démographique et l’effet de rente dont profitent certains secteurs géographiques. Tel est le cas des zones littorales, dans des conditions certes variables : la forte attractivité de l’Atlantique et de la Méditerranée n’a rien de comparable avec celle de la Mer du Nord…

Les 884 communes littorales métropolitaines abritent plus de 6 millions d’habitants permanents, soit près de 10 % de la population nationale concentrés sur 4 % du territoire métropolitain. Elles ont connu depuis 1986 une croissance continue, largement relayées par un développement conséquent des communes dites « rétro-littorales » (qui jouxtent les communes côtières).

Cette croissance est pour l’essentiel une croissance externe, venue de populations relativement aisées cherchant un cadre de vie privilégié. En affinant ces données globales selon les secteurs géographiques, certains taux de croissance sont naturellement bien supérieurs à la moyenne, dans les zones les plus recherchées.

Quelle est la pérennité de cette croissance ? Elle devrait s’inscrire dans la durée, l’intérêt du littoral résidant dans sa nature même. De plus, elle est alimentée par une pyramide des âges favorable à l’arrivée des seniors sur ce marché. Enfin, elle est entretenue par la protection juridique du littoral et plus particulièrement des espaces proches du rivage, dont l’urbanisation doit être limitée, comme l’impose le Code de l’urbanisme.

Une demande soutenue se heurtant à une offre insuffisante, les conditions d’un maintien du niveau des prix (ou du moins d’une limitation de leur baisse) sont donc réunies, au moins pour les biens à proximité du rivage. Ces tendances structurelles ne se substituent pas à une analyse des conjonctures locales. Elles aident à les relativiser.

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Avocat, Jean-Marc Février est agrégé des Facultés de Droit et professeur de droit public à l'Université de Perpignan. Il est spécialisé en droit public, droit de l'environnement et droit communautaire.

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