Il est en marche, et se dit prêt à casser tous les tabous, pour déverrouiller l’économie. Emmanuel Macron, le jeune et fringant ministre de l’Economie, s’est attaqué à l’ISF, comme le rapporte un article du journal Les Echos. Scandale !
"Une préférence pour le risque face à la rente"
C’est dans une revue spécialisée sur l’assurance, baptisée « Risques », qu’Emmanuel Macron a choisi d’aborder la question sensible de l’impôt de solidarité sur la fortune.
Il ne dit pas clairement qu’il veut le supprimer, même s’il ne dit pas non plus clairement qu’il veut le conserver. Il se contente, pour l’heure, de critiquer la fiscalité du capital. "Si on a une préférence pour le risque face à la rente, ce qui est mon cas, il faut préférer par exemple la taxation sur la succession aux impôts de type ISF" explique t-il.
En s’attaquant à l’ISF, Macron empiète sur les plates-bandes de la droite. Car tous les candidats à la primaire des Républicains se sont prononcés pour la suppression de l’ISF (sauf Nathalie Kosciusko-Morizet). Raison invoquée : il "fait fuir l’argent de la France", comme l’assure Alain Juppé. Pourtant en janvier 2007, Nicolas Sarkozy avait affirmé qu’il n’y aurait pas de suppression de l’ISF s’il était élu président de la République, jugeant "normal que ceux qui ont les plus gros patrimoines paient davantage".
Un bon ou un mauvais impôt ?
Reste que supprimer l’ISF coûterait cher, et viderait encore un peu plus les caisses de l’Etat. Car cet impôt, que tous nos voisins européens ont peu à peu supprimé à cause de la fuite des capitaux qu’il engendre, a tout de même rapporté 5,4 milliards d’euros en 2015.
En France, l’impôt sur les grandes fortunes (IGF) a été créé en 1982 par le gouvernement de Pierre Mauroy. Supprimé en 1987 par Jacques Chirac, alors Premier ministre, il a été recréé en 1989 sous le nom d’Impôt de solidarité sur la fortune. Il est payé par les contribuables détenant un patrimoine net taxable supérieur à 1,3 million d'euros.