La France mérite mieux que ça !

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Par Éric Wuithier Modifié le 7 octobre 2021 à 9h25
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Bientôt expérimenté pour 1000 jeunes de 18-24 ans en Haute-Garonne, le revenu universel s’invite également à la table des candidats à l’élection présidentielle de 2022. Objet d’un débat de longue haleine, il reste cependant trop peu compris…

La campagne de la présidentielle vient de démarrer réellement depuis le mois de septembre. Bien évidemment, la question des candidats se pose et nous assistons depuis quelques semaines à un spectacle bien relayé par les médias dont les vedettes font le maximum pour faire le buzz. Sans citer des noms, mais chacun reconnaîtra les impétrants… D’un côté il y a le ballet de la primaire écologiste qui a permis à des candidats d’exprimer des projets, mais qui laisse planer un doute sur le ralliement de la perdante au programme du vainqueur. Il y a aussi celui de la fausse primaire à laquelle on ne comprend plus rien et qui n’énonce aucun projet pour notre pays. Sans oublier le candidat masqué, tel Zorro le sauveur, qui énonce ses vérités clivantes et à contre point de la réalité historique, ce qui, surtout et avant tout, lui permet de vendre son livre par dizaines de milliers et de gagner des centaines de milliers d’euros de revenus, puisqu’il s’est autoédité. Ou encore, une candidate qui propose comme mesure phare de son quinquennat le doublement des salaires des enseignants, une belle tentative pour capter cet électorat votant pourtant souvent à gauche.

Que penser aussi du débat télévisé du jeudi 23 septembre présenté comme un débat démocratique entre un candidat affirmé d’une gauche radicale et un pseudocandidat d’une droite radicale ? Pensons-nous réellement que les 3,8 millions de téléspectateurs étaient intéressés par la comparaison des idées émises par les protagonistes ? Certainement pas ! Ils ont surtout voulu assister à un pugilat pour voir qui prendrait le dessus. Certains même se sont lassés en cours de route.

Tout cela est bien navrant, et ceux qui se taisent dans ce contexte ont parfaitement raison. Il est temps que la campagne présidentielle prenne une autre tournure plus à la hauteur des défis que nous devons affronter telle l’absence de réel projet pour la France…

Depuis de nombreuses années, la population de notre pays se détourne des urnes en s’abstenant de plus en plus au fil des élections. Notre jeunesse ne s’intéresse que très peu aux débats politiques. Elle voit surtout que ceux qui ont tenu et tiennent encore les rênes du pouvoir ne les comprennent pas, et que les perspectives sont peu réjouissantes. Le monde global dans lequel nous vivons nous inquiète. Certains pointent du doigt l’Europe qui ne nous protège pas assez, et nous impose plus de contraintes que de perspectives. La vie politique, sociale et économique de la France est rythmée par des inquiétudes, des impatiences, des colères de plus en plus fortes qui ont fait le lit des extrêmes radicaux, car les partis du gouvernement n’ont pas trouvé le moyen de solutionner la croissance de la précarité et de la pauvreté, l’arrêt de l’ascenseur social et la question du pouvoir d’achat. L’échec est aussi présent face à la désertification de nos campagnes, la montée de l’insécurité ou encore la croissance de notre dette et l’incapacité de l’État à trouver des moyens financiers suffisants pour investir fortement où cela s’avère nécessaire sans recours à l’endettement ou à l’impôt.

Notre pays s’est aussi trouvé acculé à réagir à l’immédiateté des crises. La vision à long terme de nos enjeux et des moyens pour parvenir à les traiter est quasiment inexistante. Le contre-exemple le plus patent de cette affirmation fut celui des engagements à prendre dans le cadre de la COP25 sur le climat. L’accord signé pourtant à Paris aurait dû faire que notre pays se montre en tête des actions menées. Mais il n’en a rien été, à tel point qu’en février 2021 le tribunal administratif de Paris a condamné la France pour le non-respect de ses engagements climatiques !

La campagne électorale est le moment idéal pour faire émerger un bon projet pour la France.

Cependant, les radicalités qui s’expriment fortement, monopolisent l’attention médiatique, ne peuvent être en mesure de créer les conditions d’un consensus national pour nous sortir de l’ornière. Le pire serait que si l’un des candidats de ce type arrivait au pouvoir, notre pays aurait toutes les chances de se déchirer et d’être marginalisé dans sa crédibilité sur un plan international. D’autre part, les candidats plus « modérés » raisonnent tous avec le même prisme que celui qui a régi depuis des décennies notre vie politique, sociale et économique. Il est donc impératif qu’un candidat puisse incarner une autre vision plus rassembleuse des Français, autour d’un projet susceptible de créer de l’espérance, de l’enthousiasme.

Cela est possible ! Le Revenu Universel peut être le projet mobilisateur que la France attend depuis longtemps. Certes cette idée peut paraître utopique, voire non finançable, et contraire à la notion même de travail que nous cherchons tant à promouvoir. Mais, la pandémie est passée par là, et elle a accru nos problèmes. Nous devons absolument les traiter efficacement et, comme à la sortie d’une guerre, nous rénover fortement. Ainsi, Manuel pratique du Revenu Universel – Vous avez tous à y gagner ! propose de nombreuses solutions financièrement soutenables et susceptibles de nous remettre dans une spirale économique et sociale positive et pleine d’avenir.

Considérant par exemple les étudiants boursiers qui ont de grosses difficultés à vivre, un Revenu Universel à 900 euros par mois, venant remplacer les aides dont ils bénéficient, leur permettrait de se concentrer sur leurs études et de ne plus perdre du temps à chercher et à occuper des « petits boulots ». Pareillement, 900 euros par mois de Revenu Universel, pourraient devenir la retraite de base de tous les Français. Elle pourrait être obtenue dès l’âge de 60 ans. La pension de réversion du conjoint survivant serait elle aussi de 900 euros et non de 60 % du montant de la retraite de base. Il appartiendrait à chacun de décider de travailler plus longtemps pour gagner plus, et tous les compléments au-delà seraient payés par les caisses de retraite complémentaire avec un décompte de points plus facile à comprendre que les trimestres de la retraite par répartition.

Alors, qu’attendons-nous ?

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Spécialiste en rémunérations et couvertures sociales

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